Plan d'adaptation au changement climatique: Béchu frustré "de n'avoir pas pu présenter" le texte

Le ministre de la Transition écologique démissionnaire Christophe Béchu s'est dit mercredi frustré "de n'avoir pu présenter" le plan d'adaptation de la France au changement climatique mais a assuré n'avoir "aucun doute" sur le fait qu'il "sortira(it)", soulignant sa "nécessité".

Le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3), fondé sur l'hypothèse d'un réchauffement de 4°C en France d'ici 2100, prévu initialement au printemps se fait toujours attendre, suscitant l'inquiétude des associations environnementales, qui craignent "un recul de l'ambition" gouvernementale sur cette question, mais aussi de la Cour des comptes.

"Ma frustration de ne pas avoir pu présenter le PNACC est à la hauteur du temps de travail que nous y avons consacré", a souligné M. Béchu devant la presse en dressant le bilan de ses deux ans au ministère de la Transition écologique.

"Le texte est prêt depuis (...) avril", mais la "recherche du bon créneau pour le présenter "a été percutée par d'autres sujets jugés plus importants" et après "on s'est retrouvés coincés" par la période de réserve liée aux élections européennes puis "piégés par la dissolution", a expliqué le ministre démissionnaire, toujours en poste jusqu'à nouvel ordre pour gérer les "affaires courantes".

"Mon souhait est que le texte soit présenté tel quel" car "ce serait une perte d'énergie et de temps considérable que d'en refaire l'élaboration", face à la "nécessité" de s'adapter.

Mais "je n'ai aucun doute sur le fait que ce plan sortira" quel que soit le futur gouvernement, la "question sera celle de sa mise en oeuvre", a-t-il déclaré.

Christophe Béchu avait appelé l'an dernier à sortir du "déni" et à préparer la France à un réchauffement de 4°C par rapport à l'ère préindustrielle en France métropolitaine, un scénario moins optimiste que ceux retenus jusqu'alors.

La France s'est déjà réchauffée de 1,7 degré et a connu en 2022 et 2023 ses deux années les plus chaudes jamais enregistrée.

Une première version du PNACC-3 avait été soumise à consultation l'an dernier et comprenait une cinquantaine de mesures, comme une refonte du code du Travail (pour adapter les horaires aux pics de chaleur), des encouragements aux îlots de fraîcheur dans les villes ou encore une refonte des normes pour la construction ou les infrastructures.