Philippe: "Les douze prochains mois seront ceux de l'accélération écologique"

"Les douze prochains mois seront ceux de l'accélération écologique", a affirmé mercredi le Premier ministre Edouard Philippe, reconnaissant, dans son discours de politique générale de mi-mandat à l'Assemblée nationale, avoir "mis du temps" à reconnaître "l'urgence écologique".

Il a indiqué que les propositions "les plus puissantes" de la convention citoyenne pour la transition écologique, voulue à l'issue du grand débat et qui doit être réunie dans les semaines à venir, pourraient être soumises "à référendum".

Cette assemblée de 150 citoyens "pourra proposer de nouvelles mesures, elle pourra en définir le rythme et les financements. Elle rendra ses conclusions au début de l'année 2020", a dit M. Philippe.

Il a aussi annoncé, sans donner de précisions, que "les aides existantes à la rénovation énergétique" des bâtiments, trop "complexes" et "profitant en réalité aux ménages les plus riches", seront remises "totalement à plat".

"Nous transformerons donc le crédit d'impôt de transition énergétique en une aide plus massive, versée en faveur de ceux qui en ont le plus besoin", a-t-il dit, se tournant notamment vers les députés pour faire des propositions.

La rénovation énergétique des millions de logements "passoires" que compte le pays est une mesure essentielle pour réduire la consommation d'énergie et lutter contre le réchauffement climatique, mais ne parvient pas à décoller en France.

Le chef du gouvernement a souhaité que les projets de loi sur la mobilité et l'énergie-climat soient adoptés "avant l'été".

Le texte de lutte contre le gaspillage sera en outre inscrit dans les trois "priorités" de l'Assemblée nationale pour la rentrée en septembre. La loi prévoira notamment la possibilité d'imposer l'incorporation de plastique recyclé dans toutes les bouteilles en plastique, a-t-il dit.

Il a enfin affirmé que "tous les produits en plastique jetables seraient bannis" de l'administration à compter de 2020.

"Plus personne n'a aujourd'hui le monopole du vert", avait-il argué en préambule.

"Oui, j'ai mis du temps (...) à considérer que ces enjeux étaient aussi urgents que la défense de l'emploi ou la sécurité", a-t-il admis, évoquant le rôle de la mobilisation de la jeunesse et le constat de la dégradation environnementale et climatique.

"Je connais les soupçons me concernant. Je viens de la droite, j'ai travaillé dans une grande entreprise française du nucléaire (Areva, ndlr), je suis élu d'une ville industrielle, je ne pourrais donc ni rien comprendre, ni rien faire. Je trouve que c'est faire peu de cas de ma culture politique, de mon expérience au Havre et de ces deux années de gouvernement".

Toutefois, "je ne me ferai pas passer pour un autre. Je ne suis pas un défenseur de la décroissance", a-t-il cependant ajouté, prônant "un nouveau modèle économique qui produise des richesses, donc de l'emploi, sans salir, sans contaminer, sans détruire".

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