La profession de pharmaciens, en panne d'attractivité et à la démographie fragile ces dernières années, est "sortie de la zone rouge" en 2024, a annoncé jeudi la présidente du conseil national de l'ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal.
Avec plus de 75.000 pharmaciens inscrits au tableau de l'ordre au début de l'année, soit une hausse de 1,2% par rapport à 2023 et de 2,7% sur dix ans, "la profession atteint son plus haut niveau depuis 10 ans", selon le conseil national de l'ordre des pharmaciens.
Cette progression s'explique par l'arrivée de près de 3.000 nouveaux inscrits l'an dernier, une augmentation de plus de 15% par rapport à 2014.
Parmi eux, 8,1% ont effectué leurs études à l'étranger, principalement en Europe. Parmi ces nouveaux professionnels, un peu plus de 40% sont des Français.
Il y a trois ans, la profession - féminine à 67% - avait tiré la sonnette d'alarme face à une situation préoccupante: un nombre de pharmaciens passé sous le seuil des 74.000 et de plus de 1.100 places restées vacantes en 2e année d'études de pharmacie.
Depuis ce constat, l'Ordre mène une campagne pour relancer l'attractivité du métier dont la diversité permet des carrières en officine, dans les établissements de santé, dans l'industrie pharmaceutique, la distribution en gros ou en biologie médicale.
"Nous assistons aux prémices d'un renouvellement générationnel des pharmaciens en exercice", a souligné au cours d'une conférence de presse, Maryse Camus-Piszez, chargée des questions démographiques et d'attractivité au sein du Conseil.
Signe encourageant pour la profession, la part des pharmaciens de moins de 35 ans s'élève à 23% contre 21,9% il y a 10 ans.
Toutefois, des points de vigilance persistent en raison de la poursuite de la baisse du nombre d'officines avec 260 fermetures comptabilisées l'an dernier, des 17% de places vacantes en pharmacie hospitalière ainsi que des difficultés de mobilité.
"Il y a des départements qui n'attirent pas" les jeunes pharmaciens, comme la Dordogne, la Creuse et la Corrèze, note Jérôme Parésys-Barbier, président du conseil central de la section des pharmaciens adjoints d'officine.
Et il restait aussi encore 293 places vacantes en 2e année de pharmacie à la rentrée 2024.