Pharmacie: le labo GSK va décarboner la Ventoline, avec l'aide de l'Etat

Le laboratoire britannique GSK a annoncé vendredi investir jusqu'à 350 millions d'euros d'ici à 2025 sur son site d'Evreux (Eure) pour décarboner la Ventoline, son traitement phare pour soulager l'asthme, une "victoire industrielle pour la France", selon le gouvernement qui lui a assuré son soutien.

Le géant pharmaceutique, qui fabrique depuis 50 ans ce médicament historique, développe depuis 2021 une nouvelle formulation "bas carbone" de la Ventoline qui vise à réduire l'empreinte carbone de ses inhalateurs-doseurs d'environ 90% en modifiant la composition du gaz à l'intérieur des inhalateurs.

"Bien-sûr il y a de l'argent public qui va être mis dans cet investissement", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d'un déplacement sur le site, sans préciser d'ordre de grandeur.

"Les Chinois font cela, les Américains font cela, il était peut-être temps que la France à son tour et l'Europe à son tour, se disent que pour faire venir des investissements privés, il n'est pas mauvais qu'il y ait aussi un soutien public pour garantir la solidité et la rentabilité de cet investissement", a ajouté l'ancien député de l'Eure.

"Je veux qu'on continue à se battre pour réindustrialiser le pays. Je veux qu'on continue à baisser les impôts de production, que cela plaise ou non à certains", a-t-il lancé devant des salariés et des élus locaux réunis sur le chantier d'un bâtiment qui servira à abriter trois nouvelles lignes de production.

Cet investissement d'environ 350 millions d'euros "s'ajoute aux 400 millions d'investissements prévus d'ici 2025 pour l'ensemble des trois sites du groupe (Evreux, Saint-Amand-les-Eaux et Mayenne) qui avaient été annoncés par GSK en février.

Jusqu'à présent, la moitié des émissions mondiales du groupe sont générées par la Ventoline, utilisée par 35 millions de patients dans le monde et fabriquée à Evreux depuis 1973.

Depuis 2021, une vingtaine de formulations ont été testées. Celle qui a été retenue renferme un gaz du nom de code 152-A, moins polluant.

GSK s'est fixé l'objectif de réduire de 80% ses émissions de carbone d'ici à 2030 et d'au moins 90% d'ici à 2045 (par rapport à 2020).

GSK produit 80 millions d'unités de Ventoline par an à Evreux, dont 80% part à l'exportation.