PFAS: l'eau à nouveau buvable sans restrictions dans 7 communes du Haut-Rhin

La consommation de l'eau du robinet est à nouveau pleinement autorisée dans sept communes de l'agglomération de Saint-Louis (Haut-Rhin), près de Bâle, où elle avait été soumise à des restrictions du fait d'un taux trop élevé de "polluants éternels", a annoncé lundi la préfecture.

"Les dernières analyses ont montré un retour à la normale", a déclaré Emmanuel Aubry, préfet du Haut-Rhin, lors d'une conférence de presse.

La consommation de l'eau était encore interdite, jusqu'à ce jour, dans sept communes totalisant quelque 45.000 habitants, pour les personnes sensibles: nourrissons jusqu'à deux ans, femmes enceintes et allaitantes, personnes immunodéprimées.

L'interdiction, mise en place le 5 mai, faisait suite à des analyses qui ont montré une concentration totale des 20 principaux PFAS -substances per- et polyfluoroalkylées, aussi appelés "polluants éternels"- supérieure au seuil autorisé de 0,1 microgramme par litre d'eau.

Une pollution issue majoritairement des mousses anti-incendie utilisées jusqu'en 2016 par les pompiers de l'aéroport voisin de Bâle-Mulhouse.

Les trois zones de captage concernées par la pollution ont été équipées d'unités mobiles de traitement permettant de filtrer, à l'aide de charbon actif, les particules polluantes.

Les deux premières, installées en juillet, avaient permis, en septembre, une première levée partielle des restrictions pour quatre communes de l'agglomération.

La dernière unité de traitement, la plus grande des trois, a été mise en service début décembre à Saint-Louis.

Mais ces unités ne constituent qu'une solution temporaire. L'agglomération doit construire et mettre en service pour l'été 2027 des usines de traitement permanentes, pour un coût estimé à 13,5 millions d'euros, qui s'ajoutent aux 6,5 millions d'euros qu'ont coûté les unités mobiles.

L'Etat, l'agence de l'eau Rhin-Meuse et la région Grand Est vont contribuer à hauteur de 2,25 millions d'euros, et l'aéroport de Bâle-Mulhouse doit apporter 10 millions d'euros.

L'agglomération cherche encore des financements et a sollicité la Banque des territoires pour un "Aqua prêt", un prêt de longue durée qui financerait des solutions de gestion de l'eau, a indiqué Thierry Litzler, vice-président délégué à l'eau à Saint-Louis Agglomération. Le prix de l'eau va lui, augmenter à partir de 2026 ou 2027 pour les habitants.