Pétition loi Duplomb: une "première étape" selon un collectif Cancer Colère

Le succès rencontré par la pétition citoyenne contre la loi Duplomb, qui a franchi les 500.000 signatures samedi, constitue une "première étape" et un "raté" pour le gouvernement qui "espérait" faire passer ce texte "honteux" en "catimini", a estimé le collectif Cancer Colère, mobilisé contre cette loi.

"Tout a été fait pour que la loi Duplomb soit votée en catimini, c'est raté", a réagi auprès de l'AFP la porte-parole de ce collectif, Fleur Breteau, qui voit dans l'engouement suscité par la pétition, initiée par une étudiante de 23 ans, le signe d'"une prise de conscience que l'heure est grave et que c'est à nous, société civile, de prendre le relais".

"On n'est pas en train de dire que l'affaire est réglée mais c'est le début d'une nouvelle séquence politique à laquelle je pense ni le gouvernement ni les 316 députés qui ont voté la loi ne s'attendaient", a-t-elle ajouté. "La prochaine étape va être de dire +on est à un carrefour : soit on choisit une transition écologique majeure soutenue par l'Etat, soit la France devient empoisonnée à perpétuité et devient championne du monde des cancers+".

Cette militante de 50 ans, sous chimiothéraphie pour un deuxième cancer du sein en quatre ans, s'était faite entendre dans la tribune de l'Assemblée nationale lors du vote final au Parlement le 8 juillet de la loi Duplomb qui autorise la réintroduction d'un pesticide de type néonicotinoïde.

"Vous êtes les alliés du cancer, et nous le ferons savoir!", avait-elle lancé aux députés depuis les gradins, où elle avait été conviée par le groupe écologiste.

"J'étais la seule à pouvoir le faire puisque j'étais la seule à avoir la tête du cancer (car elle n'a plus de cheveux, NDLR) donc j'ai pris la parole", explique-t-elle. "Pour moi c'était essentiel et légitime que la société civile conclut ce vote qui ne respectait en rien un débat démocratique pourtant absolument indispensable sur une loi qui va avoir des conséquences sur la vie et la santé des gens de manière très concrète".

"Il y a une une rage énorme qui monte, une colère froide chez les personnes qui nous contactent", ajoute-t-elle. "La pétition, c'est une première étape, la société civile s'est levée et a dit non. Mais ce n'est pas terminé, c'est un combat qui va être long".