Pesticides: la Confédération paysanne contre des reculs "inacceptables"

La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, s'est dite jeudi déterminée à se mobiliser contre un retour des insecticides néonicotinoïdes en France, mesure phare d'une proposition de loi sénatoriale qu'elle juge "inacceptable" pour le vivant sans régler "la question du revenu des paysans".

Cette proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb pour "lever les contraintes" pesant sur le métier d'agriculteur "est mortifère pour les paysans et ne sera qu'au bénéfice de l'agro-industrie, a déclaré Stéphane Galais, un des porte-parole du syndicat, lors d'une conférence de presse à Bagnolet.

Ce projet propose notamment de réintroduire par dérogation un insecticide néonicotinoïde en France, où ces pesticides toxiques pour les pollinisateurs sont interdits alors qu'ils sont encore autorisés en Europe.

Certains articles ont été rabotés par les députés en commission, notamment des mesures concernant la facilitation du stockage de l'eau ou l'imposition de priorités dans le travail de l'agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides.

Jeudi matin, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé à de "nouvelles actions" en France pour défendre ce texte, que le premier syndicat agricole juge "vital" pour certaines filières.

"On laisse croire que la profession souhaiterait voir baisser les normes environnementales, c'est faux. La FNSEA, ce n'est pas le monde agricole", a affirmé Thomas Gibert, également porte-parole de la Confédération paysanne.

"Ce texte est inacceptable" pour la santé du vivant et "ne propose rien sur la question centrale du revenu des paysans", a-t-il souligné.

"La simplification à outrance, le populisme, ce n'est pas pour nous", a ajouté Fanny Métrat, également porte-parole, rappelant que son syndicat milite au côté des paysans ailleurs dans le monde pour un "partage des ressources" plus équitable dans le cadre d'une transition agroécologique.

Le syndicat, qui vient de renouveler son secrétariat national, a appelé ses membres à se mobiliser, non pour descendre dans la rue, mais pour "interpeller les députés" sur ce texte, qui doit être débattu à partir du 26 mai à l'Assemblée nationale.