Perpignan-Rungis: un arc politique de gauche dénonce "l'enfumage" du gouvernement

EELV, La France insoumise, le PCF et la CGT ont dénoncé mardi ce qu'ils estiment être un "enfumage" du gouvernement, qui a annoncé le 17 mai un maintien jusqu'à la fin de l'été du train de primeurs qui relie Perpignan au marché de Rungis.

Le gouvernement a aussi assuré vouloir trouver pour ce train quotidien, menacé d'être remplacé par des camions en raison de l'arrivée à échéance fin juin du contrat de deux transporteurs avec la SNCF, "une solution ferroviaire pérenne d'ici la fin de l'année, permettant de poursuivre dans la durée le transport des fruits et légumes par le rail".

Il a indiqué que pour y parvenir, notamment sur la question du renouvellement de wagons frigorifiques vétustes, un groupe de travail se réunirait chaque mois jusqu'à la fin de l'année.

"Contrairement aux annonces, la ligne va très certainement fermer à la fin du mois, le gouvernement a menti et n'assume pas", a avancé lors d'une conférence de presse à Paris Thomas Portes, responsable national du collectif des cheminots au PCF.

Pour Laurent Brun, secrétaire national de la CGT-Cheminots, les chargeurs, qui confient leurs marchandises aux transporteurs, se sont déjà arrangés pour fonctionner avec des camions.

"Mme Borne (ministre des Transports, ndlr) peut déclarer ce qu'elle veut. A-t-elle obtenu des engagements des chargeurs pour qu'ils se maintiennent dans le ferroviaire, de la SNCF qu'elle investisse les 20 millions d'euros? Rien, elle attend une opération du Saint-Esprit", a ironisé le syndicaliste.

- "Logiques antinomiques" -

"Une énorme hypocrisie", s'est aussi insurgé la députée LFI du Val-de-Marne Mathilde Panot, qui conduira selon elle à mettre des milliers de camions sur la route, ce qui est "criminel" au regard des "67.000 morts prématurées par an à cause de la pollution de l'air".

Le député LFI de Gironde Loïc Prud'homme a dénoncé "un enfumage" privilégiant le camion, alors que ceux-ci ne "paient pas les externalités négatives" qu'ils génèrent: "dégâts environnementaux, sociaux, sur notre santé, usure de la route..."

Le dossier montre, pour le porte-parole du PCF Ian Brossat, que "l'exigence environnementale et les logiques de concurrence sont antinomiques".

Sandra Regol, porte-parole d'EELV, a regretté plus largement que "le train soit surtaxé par rapport aux autres modes de transport", malgré les promesses du gouvernement de "restaurer l'égalité des territoires".

A Toulouse, la présidente socialiste du Conseil régional d'Occitanie, Carole Delga, est également monté au créneau mardi pour dénoncer le fait que, "malgré les annonces du gouvernement", la fermeture de la ligne soit "maintenue à la date du 15 juillet prochain".

"Pourtant, les solutions existent et sont sur la table. Il s'agit de volonté politique", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

La prochaine réunion sur ce dossier prévue au ministère des Transports le 20 juin "doit être décisive. L'Occitanie ne lâchera rien", a-t-elle ajouté.

La CGT va pour sa part organiser le 13 juin une réunion publique à Perpignan, invitant pour la première fois les organisations politiques et associatives autour d'une mobilisation commune.

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