La politique énergétique continue de diviser les formations qui soutiennent le gouvernement de François Bayrou: Bruno Retailleau a plaidé mercredi pour stopper les "subventions publiques" pour l'éolien et le photovoltaïque, s'attirant les critiques de Gabriel Attal qui dénonce "un contresens historique et scientifique (...) incompréhensible".
"Notre priorité doit être de rebâtir un parc nucléaire en reconstituant une compétence industrielle française, afin d'éviter l'effet falaise lié au vieillissement des centrales actuelles", écrit le président du parti Les Républicains (LR), également ministre de l'Intérieur, dans une tribune pour Le Figaro.
En revanche, il estime que "l'éolien et le photovoltaïque n'apportent au mix énergétique français qu'une intermittence coûteuse à gérer". "Il n'y a donc aucune raison de continuer de les financer par des subventions publiques", affirme Bruno Retailleau dans ce texte cosigné par les vice-présidents de LR François-Xavier Bellamy et Julien Aubert.
Ils ajoutent que cela revient à "entretenir des objectifs idéologiques dépassés".
En réponse à cette tribune, le patron du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal, a déploré sur X "un retour d'une forme de climatoscepticisme antiscience très inquiétant", "alors que nous subissons une vague de chaleur inédite".
"Les solutions pour arrêter de brûler du pétrole et du gaz (...) existent. À court terme, pendant que nous relançons le nucléaire pour demain, ces solutions sont les énergies renouvelables. Et certains veulent stopper leur financement, voire les stopper tout court ? Ce contresens historique et scientifique est incompréhensible", a estimé l'ex-Premier ministre.
Ces sujets avaient déjà divisé ces deux piliers du "socle commun" qui soutient le gouvernement de François Bayrou, lors du vote de la proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet sur la trajectoire énergétique de la France. LR avait été à l'origine d'un amendement, soutenu par l'extrême droite, instaurant un moratoire sur les énergies solaires et éoliennes. Gabriel Attal avait alors dénoncé "un axe anti-écologie".
Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, également membre du parti macroniste Renaissance, a lui aussi vivement réagi à la nouvelle prise de position de LR sur l'énergie. "Croire que sortir de la dépendance aux énergies fossiles et aux pays qui les produisent peut se faire en abandonnant les énergies renouvelables et en mettant au chômage les salariés de leurs filières, est une vue de l'esprit - et une position frontalement opposée à la ligne du Gouvernement", a-t-il affirmé.
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