Pas de "solution miracle" pour remplacer les pesticides et insecticides, selon l'Inra

Il n'existe pas de "solution miracle" pour réduire l'usage des pesticides et insecticides en agriculture, a souligné mardi devant les députés le président de l'Inra (Institut national de recherches agronomiques), aux yeux duquel cela demande une agriculture de précision et un accompagnement des agriculteurs.

"Il n'y a pas de solution miracle et l'Inra ne travaille pas pour chercher une molécule qui remplacerait une autre molécule, c'est vrai pour le glyphosate comme pour d'autres" produits phytosanitaires, a déclaré Philippe Mauguin devant la Mission d'information sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, présidée par Elisabeth Toutud-Picard (LREM).

Pour M. Mauguin, il existe d'autres mesures pour accompagner les agriculteurs dans la réduction de leur dépendance à ces produits: "à court et moyen terme, un premier gain de réduction de produits phytosanitaires est possible en mobilisant les outils d'aide à la décision, et une agriculture de précision pour éviter la perte au moment de l'application si on cible la bonne dose sur la culture".

Arriver à ce résultat sera, selon lui, "assez facile" grâce à l'investissement dans les bonnes pratiques et les équipements qui sera encouragé dans les prochaines années notamment dans le grand plan d'investissement de 5 milliards d'euros qui concernera l'agriculture.

Mais, "si on veut aller plus loin au-delà de 10, 15 ou 20% de réduction", et atteindre "l'objectif fixé dans le plan +ecophyto+ de réduire de 50% les produits phytosanitaires à l'horizon 2030, alors il faut repenser plus globalement les systèmes de culture", assure-t-il.

"La réponse sur laquelle on travaille c'est la combinaison de plusieurs approches: il faut à la fois faire des progrès sur la sélection génétique, en agronomie et sur le biocontrôle", a-t-il expliqué.

L'Inra travaille notamment depuis plus de 30 ans sur la sélection génétique de plans de vignes résistants aux maladies et aux ravageurs qui sont aujourd'hui déployés dans plusieurs régions viticoles de France. Dans un autre domaine, des chercheurs de l'Inra ont "isolé une molécule d'un virus qui va tuer une chenille" qui attaque les pommes, a-t-il donné comme exemple.

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