Les motos et scooters en France devraient être exemptés de contrôle technique en 2022, une obligation prévue par une directive européenne de 2014, s'inquiète jeudi l'association Ras le scoot.
Cette directive prévoit la mise en place du contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux et trois roues d'une cylindrée supérieure à 125 cm3 à partir du 1er janvier 2022, pour lutter contre les accidents et la pollution.
Selon Ras le scoot, "les services du ministère des transports mettent en avant l'impossibilité technique de mettre en place ce contrôle technique à la date du 1er janvier 2022 pour déroger à cette obligation", ce qui pour l'association est "difficilement recevable quand on pense qu'un délai de huit ans a été accordé par l'Europe" et que d'autres pays ont mis en place un tel contrôle.
"Aucune décision n'a été prise à ce stade sur la mise en place ou pas du contrôle technique des deux-roues", a précisé jeudi le ministère des Transports.
De son côté, la Fédération française des motards en colère (FFMC) estime dans un communiqué que "la France n'est pas prête" et qu'un tel contrôle n'influencera pas le nombre d'accidents. Elle rappelle qu'elle a réussi à mobiliser des motards dans la rue le week-end du 10 et 11 avril contre cette mesure.
La France pourrait payer des pénalités financières "pour non-respect d'une directive européenne sans motif valable", s'est indigné Ras le scoot, un collectif d'associations et de citoyens visant à faire cesser les nuisances des deux-roues motorisés.
"L'ensemble des contribuables français devrait payer pour le loisir de quelques milliers de motards bruyants, polluants, dangereux ?", s'interroge l'association.
Selon Santé publique France, l'exposition aux particules fines, dont une partie est liée au trafic routier, est responsable de 40.000 morts par an en France. Concernant la pollution sonore, l'association Bruitparif, qui évalue l'environnement sonore en Ile-de-France, indique qu'un deux-roues traversant Paris la nuit peut réveiller environ 350 personnes, un chiffre qui monte à 11.000 quand le pot d'échappement n'est pas homologué.