"Pas de bulle" des start-up du numérique en train "d'exploser" (Mahjoubi)

Le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, a réfuté mercredi, lors d'une visite à l'incubateur parisien de jeunes pousses Station F, l'existence d'une bulle des start-up numériques qui serait sur le point d'exploser.

"Je n'accepte ni le mot explosion, ni le mot bulle", a déclaré à l'AFP le secrétaire d'Etat qui participait au lancement de "la semaine du web social et solidaire".

"C'est toujours désagréable de voir une boîte (entreprise, ndlr) avoir un problème de croissance et fermer mais c'est le sens d'un écosystème; que certaines vivent et que certaines disparaissent", a-t-il indiqué.

La question d'une bulle autour des start-up revient régulièrement, notamment lorsqu'une entreprise prometteuse met la clé sous la porte, à l'image du constructeur lillois de caméras à 360 degrés Giroptic, qui a annoncé lundi la fin de son activité.

Selon M. Mahjoubi, il faut se concentrer sur "l'émergence de champions" qui amèneront, "parmi les 10.000 start up qu'on a en France aujourd'hui, quelques centaines ou une centaine à aller encore plus vite, encore plus fort".

Un développement qui doit inclure les valeurs de solidarité et d'entraide, de l'avis du fondateur de la plateforme de financement participatif HelloAsso, Ismaël Le Mouël, à l'initiative chaque année d'une semaine consacrée à l'entrepreneuriat social et solidaire.

"En France, les jeunes pousses de la +tech for good+ ("technologie pour faire le bien", NDLR) ont une énorme opportunité pour devenir des géants", a estimé M. Le Mouël, "la Silicon Valley est plutôt à la traîne dans ce domaine, tandis que l'Europe est en avance."

"Les nouvelles boîtes technologiques qui émergent et qui ne se posent pas la question de l'impact humain, à la fois sur leurs salariés et autour, ont vocation à mourir", a asséné Mounir Mahjoubi.

Le secrétaire d'Etat a souligné les risques liés à la domination des grandes plateformes, en particulier les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), rappelant le rôle de l'Europe en la matière.

"Il faut créer un terrain de jeu égal, cela passe par la fiscalité et une véritable régulation autour des données, avec le RGPD (règlement général de protection des données, NDLR) européen qui entrera en vigueur au mois de mai", a-t-il insisté.

M. Mahjoubi a également regretté le retard pris par les PME dans leur transition numérique, rappelant que la France est "seizième sur le plan européen" alors que les PME génèrent "50% des emplois en France".

"On ne va pas leur demander de faire de la blockchain (chaîne de blocs), des objets connectés et d'aller dans le cloud, on va leur proposer de faire des premiers pas numériques comme vendre pour la première fois en ligne ou rejoindre un circuit court, avec des options de financement", a-t-il détaillé.

juj/els-fka/pb

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