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Repenser l’ « ESG » en 2023

En 2022, les facteurs ESG sont restés à l'honneur. En 2023, nous nous attendons à ce que le terme générique « ESG » soit complètement repensé, prenant un tout nouveau sens bien au-delà des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, traditionnels. Au-delà de la simple intégration des évaluations ESG dans la construction de portefeuille, les investisseurs n'auront d'autre choix que de prendre en compte la profondeur et l'ampleur des incidences de leurs investissements sur la société et l'environnement.

E - pour Évolution, Engagement et Environnement

Les critères ESG doivent évoluer d'une stratégie de niche vers une philosophie d'investissement prépondérante. En 2023, nous prévoyons que les gestionnaires d'actifs, les entreprises et les autorités de régulation élargiront le champ des critères ESG et renforceront l'application des réglementations.

Nous nous attendons à une concentration croissante sur l'engagement et la gestion responsable parmi les investisseurs. Les investisseurs doivent agir en tant que partenaires des sociétés dans lesquelles ils investissent, afin de créer un impact significatif sur leurs externalités et la valorisation du portefeuille. Le peu de ressources que le secteur de l'investissement consacre actuellement à la gestion responsable constitue un obstacle majeur à l'utilisation efficace de l'influence des investisseurs et à la création de valeur sur le long terme. Pour résoudre ce problème, les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) ont lancé un « Projet de Ressources pour la Gestion Responsable » afin de rechercher et d'évaluer le niveau approprié de ressources que les investisseurs institutionnels devraient être prêts à consacrer aux activités de gestion responsable et à la résolution des problèmes systémiques de durabilité. La multiplication des initiatives collaboratives lancées pour répondre à ces enjeux – PRI Advance (droits humains), Nature Action 100 (Biodiversité) – devrait se poursuivre.

Le concept de durabilité environnementale n'est plus synonyme de changement climatique. Il est maintenant communément admis que l'action climatique est vouée à l'échec si les externalités négatives sur la biodiversité, l'eau et les déchets (économie circulaire) ne sont pas traitées. Nous misons sur le fait que davantage d'investissements soient réorientés vers les stratégies en faveur du capital naturel et de l'économie circulaire, et de leur interaction avec la transition climatique.

S - pour SDG (ODD), Solidarité et Social

Les investisseurs cherchent de plus en plus à comprendre les impacts – tant positifs que négatifs – qu'ils peuvent générer au regard des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Environ 40 % des investisseurs privilégient une certaine forme d'alignement sur les ODD dans leurs portefeuilles.

La COP 27 et la COP 15 ont toutes deux réitéré l'importance de partager la responsabilité financière de l'adaptation au climat dans les communautés les plus vulnérables (pays en voie de développement - Global South) avec les pays qui ont récolté les avantages économiques d'une industrialisation rapide (pays développés - Global North). Il est important que les flux financiers publics et privés soient redirigés vers la mise en œuvre de projets de transition à travers le monde.

Les facteurs sociaux de l'investissement durable sont devenus de plus en plus importants au cours des dernières années. Les enjeux de la diversité, de l'égalité salariale et de la santé & de la sécurité figurent en bonne place dans les engagements et les propositions d'actionnaires lors des assemblées générales annuelles (AGA). Les questions de sécurité sont un sujet clé pour les secteurs stratégiquement importants pour la transition climatique, tels que l'exploitation minière et les énergies renouvelables. Avec le lancement de PRI Advance en décembre, nous nous attendons à ce que l'on se concentre davantage sur les questions des droits humains en 2023. Nous espérons que l'intérêt croissant pour ces sujets conduira à un engagement plus efficace et à une plus grande transparence entre les entreprises et les investisseurs.

G - pour Greenwashing , Gaps (écarts) et Gouvernance

Avec l'élargissement de l'écart des émissions mondiales par rapport aux objectifs, 2022 a vu le début d'une répression du greenwashing, qui se poursuivra probablement en 2023. Les gestionnaires d'actifs en Europe ont été contraints de reclasser des fonds en raison de l'incertitude entourant le règlement SFDR. Toutes les entreprises cotées sur les marchés réglementés de l'UE commenceront à appliquer la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), ce qui donnera aux gestionnaires d'actifs une plus grande clarté sur les performances des entreprises en matière de développement durable.

Malgré les promesses faites lors de la COP 27 et de la COP 15, dans l'ensemble, la bataille pour limiter les émissions à une hausse de 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels reste mal engagée. Les déficits de financement continuent de freiner l'action climatique. Le besoin mondial d'infrastructures vertes à lui seul est d'environ 5 000 milliards d'USD par an, mais seuls 384 milliards d'USD sont actuellement disponibles. Il en va de même pour la biodiversité, pour laquelle on estime que les besoins de financement sont d'environ 800 milliards d'USD par an, à comparer aux dépenses mondiales estimées actuellement à environ 100 milliards d'USD.

La gouvernance demeurera un enjeu clé en 2023, mais sa définition et son périmètre sont en cours de révision. Les investisseurs vont au-delà de la structure du conseil d'administration et des critères d'indépendance pour exiger plus de transparence sur des sujets tels que la rémunération, les profils des administrateurs (âge, expérience, mandat) et la responsabilité du Conseil d'administration pour les questions environnementales et sociales. Les attentes vis-à-vis des conseils de surveillance et des conseils d'administration sur les questions de gouvernance au sens large continueront de croître. Les investisseurs interpellent de plus en plus les administrateurs sur les performances de leurs entreprises en matière de développement durable et les en tiennent responsables.

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Rédigé par La Française Sustainable Investment Research