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INFO PARTENAIRE

L’engagement : une voie crédible vers l’impact

L'engagement et l'actionnariat actif sont des fondements essentiels sur lesquels reposent des méthodologies ESG fonctionnelles et efficaces. Pour éviter les risques de greenwashing, il est impératif de créer des cadres d'engagement et de vote solides et dynamiques pour accompagner les entreprises et gouvernements dans leur transition.

Une intégration ESG sans engagement actif, ni vote, manquera de crédibilité, car les gérants sont tenus, au fil du temps, de mesurer et de générer un impact sur des objectifs de développement durable significatifs et mesurables. Pour cela, il est impératif de s’éloigner des cadres d'exclusion simplifiés et de réorienter le débat vers l’engagement actif de l'actionnaire avec des voies de recours clairement définies. L'engagement et l'exclusion devraient ainsi se renforcer mutuellement.

L’engagement auprès des entreprises

Bien que l'exclusion émane très clairement des méthodologies de sélection ESG, les listes noires pourraient entraver l'accélération nécessaire à la poursuite des objectifs environnementaux et sociétaux. L'existence même de solutions d'investissement indexées, passives en actions, en obligations d'entreprises ou agrégées garantit le financement public des entreprises. En effet, même si les gérants actifs décident de vendre leurs positions, les entreprises ont encore de nombreuses options de financement, notamment via les solutions passives ou les banques. Dans le meilleur des cas, les droits de vote inhérents aux actions des instruments passifs peuvent contribuer au changement, en soutenant les résolutions des actionnaires. Cependant, la plupart du temps, il faut un actionnariat actif et un engagement collaboratif (via des initiatives comme Climate 100+, UN PRI sur les droits de l'homme ou avec des pairs) pour influencer les décisions du conseil d'administration et avoir un impact positif. Par exemple, les résolutions d'actionnaires en faveur d'une meilleure gouvernance peuvent avoir un impact sur les statuts de la société, et conduire à l'adhésion à l'initiative SBTi (Scientific Based Target Initiative). Cela peut inciter les entreprises à se fixer des objectifs environnementaux comme orienter leurs investissements vers des secteurs clés ou faire de la prévention sur les risques.

L’engagement commence par un dialogue continu des analystes et des gérants avec les équipes de direction et les responsables des relations investisseurs. Interroger les dirigeants sur leurs ambitions ESG et leur choix d'indicateurs et d'objectifs permet de poser les bases. Dès que les processus d'engagement individuels ou collaboratifs formels sont lancés, avec des domaines d'action bien définis à l'intention des conseils d'administration, des résolutions d’actionnaires spécifiques peuvent être établies. Une communication ouverte sur ces actions permet d’informer les actionnaires, mais également les entreprises du secteur. L'engagement militant peut faire évoluer la réflexion du secteur vers un changement de comportement des entreprises, voire même des évolutions concrètes au sein de leurs stratégies. Les processus d'engagement performants demandent du temps. Les taux d'adoption des résolutions d'actionnaires peut commencer à un niveau élémentaire pour augmenter au fil des années. Enfin, l'engagement est également lié à la volonté des actionnaires travaillant dans l’ombre et représente un travail de longue haleine qui s’étend bien au-delà de la saison des assemblées générales.

L'engagement auprès des gouvernements

L'engagement auprès des gouvernements est souvent perçu comme une ingérence politique qui s’apparente à du lobbying et du militantisme. Cependant, une politique d'engagement active envers les institutions gouvernementales, ainsi qu’envers les gérants de dette souveraine peut encourager les gouvernements à soutenir le verdissement de la finance. L'engagement auprès des institutions afin d'améliorer la qualité de la collecte des données et de promouvoir la transparence dans des domaines tels que l'éducation, la santé et la sécurité sociale fait partie d'un travail de due diligence adéquate en vue de l’adoption d’une politique gouvernementale. L'engagement ne consiste pas à critiquer les gouvernements, mais à soulever les questions appropriées, permettant de faire la distinction entre les promesses et les actions réelles. Les objectifs climatiques et les promesses faites lors de diverses conférences devraient être évoqués sur la base de plans crédibles et budgétisés dans le but de les atteindre.

Les gouvernements qui mènent la transition en adoptant des politiques économiques axées sur la décarbonisation et une moindre dépendance aux énergies fossiles, bénéficieront de coûts de financement plus faibles et d'un refinancement plus facile. Les gérants de dette souveraine devront étendre leur capacité à émettre des obligations vertes et sociales, tandis que les administrations devront mettre en place des structures adéquates pour assurer le suivi et le contrôle des investissements publics. Tout comme l’engagement avec les entreprises, il est nécessaire que le secteur public soit en mesure d’aligner ses investissements sur des ambitions et objectifs net zero.

Contribuer à l’atténuation du changement climatique sera un élément essentiel pour obtenir la paix et la sécurité et permettre un meilleur contrôle du pouvoir d’achat. Un simple changement de comportement ne suffit pas. Il est nécessaire que les sources de financement publiques et privées collaborent pour accélérer la transition. De plus, l'engagement souverain doit renforcer la responsabilité des gouvernements. C’est pourquoi, l'utilisation d'un registre climatique devrait se démocratiser afin de suivre les objectifs de réduction des émissions par rapport aux budgets carbone restants. Dans ce contexte, il est crucial que les gérants de fonds durables aient le même niveau d’engagement avec les gouvernements qu’avec les entreprises.

Peter de Coensel, CEO de DPAM

 

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