Une usine de 1930 abritant un transformateur électrique va devenir une "mini-ville" pour les professionnels de la musique, avec en sous-sol des studios d'enregistrement "de rang international", a annoncé jeudi la mairie de Paris lors d'un point presse.
Situé dans le 11e arrondissement de la capitale, ce bâtiment de 9.000 m2, sorte de "cathédrale de béton" sur cinq niveaux, est un ancien transformateur électrique redevenu propriété de la mairie depuis une quinzaine d'années.
Dans le cadre de l'appel à projets "Réinventer Paris", qui avait pour thématique "l'exploration du potentiel des sous-sols parisiens", le projet "MurMure" du groupe Batipart a été sélectionné en 2018 pour lui redonner vie.
Les travaux, qui viennent d'être lancés pour une livraison en 2025, ne toucheront pas à la structure du bâtiment. Leur montant n'a en revanche pas été communiqué.
"Nous voulions trouver un projet qui conservait la structure pour des raisons patrimoniales et environnementales", a expliqué l'adjoint à l'urbanisme, Emmanuel Grégoire.
Le bâtiment accueillera plusieurs studios d'enregistrement en sous-sol, dont un de 400 m2 et 7 mètres de hauteur capable de recevoir un orchestre symphonique.
"Nous voulons que Paris garde sa place de référence mondiale pour les grandes productions de musique et pour que les professionnels de la musique disposent, intra-muros, d'un équipement de référence mondiale", a ajouté M. Grégoire.
Le rez-de-chaussée abritera des boutiques et de l'artisanat dans l'univers musical (luthiers, disquaires, etc.) ainsi qu'un restaurant, et les étages seront des espaces de coworking pour les métiers du son et de la musique (design sonore, producteurs, tour-managers, créateurs de contenu, etc.). Le toit terrasse en haut de l'immeuble sera végétalisé et dédié "au silence".
"L'idée c'est de dire +Vous êtes musiciens, vous enregistrez, vous cassez votre corde de guitare, vous l'achetez au rez-de-chaussée", a expliqué Eléonore Givry, architecte du projet.
"Il n'y a plus de grand studio d'enregistrement digne de ce nom à Paris, comme c'est le cas dans des villes comme Beyrouth. Or il y a une grande demande des producteurs et des compositeurs qui sont souvent obligés de partir à l'étranger pour travailler", a reconnu la violoniste Anne Gravoin, marraine du projet, qui voit dans MurMure une "petite ville musicale".