Paris: un rapport préconise de limiter les industries en bord de Seine

Des élus parisiens chargés d'une mission d'information et d'évaluation sur la Seine préconisent de limiter les activités industrielles en bord de la Seine "au nécessaire à la vie de la ville", alors que l'avenir d'une centrale à béton est devenu un sujet sensible à l'Hôtel de Ville.

Le rapport, approuvé mercredi par la mission transpartisane, et qui doit être remis à la maire PS Anne Hidalgo puis soumis au Conseil de Paris en juillet, recommande "ne pas implanter de nouvelles centrales à béton", de "ne pas augmenter l'emprise au sol des centrales existantes" et que la Ville "continue son effort de réduction de l'utilisation du béton", a affirmé à l'AFP son rapporteur PS Thomas Chevandier.

Pour l'opposition LR, dont un élu, Grégory Canal, présidait la mission, "il a été acté qu'à terme, les centrales à béton seront amenées à disparaître", ce que le rapporteur dément. Selon M. Chevandier, la mission a convenu du "maintien des activités industrielles en bord de Seine pour répondre aux besoins de la Ville, et qu'elles ne soient pas délocalisées hors de Paris, ce qui générerait du trafic, des nuisances et des pollutions supplémentaires".

En octobre 2020, le Conseil de Paris avait voté une suspension des travaux de rénovation du site de la cimenterie Lafarge dans le XVe arrondissement, dont M. Canal est le maire adjoint, le temps d'une concertation avec les riverains.

En décembre, EELV, allié d'Anne Hidalgo au sein de l'exécutif parisien, avait dénoncé le projet comme "une aberration sur le plan écologique". Au cours de la concertation, LafargeHolcim avait alors annoncé une "diminution forte" de la capacité de production de cette centrale.

Le rapport préconise aussi de rendre accessibles aux piétons et cyclistes les emprises industrielles et portuaires, sur les deux rives, selon M. Chevandier. "L'idée, c'est que pendant les horaires de manutention, il y ait une garantie de passage sur les quais bas, à l'arrière des sites, et dès que ceux-ci ferment, il y ait cette continuité cyclable et piétonne le long de la Seine", explique l'élu.

La mission fixe également l'objectif, sans échéance, de faire de la flotte privée sur la Seine, soit 150 bateaux, la "première flotte fluviale zéro carbone au monde". Les bateaux-mouches ou barges seraient incités par des subventions à investir dans une propulsion électrique ou à hydrogène.

Pour assurer la baignabilité de la Seine à l'horizon des JO 2024, les élus rappellent la nécessité de remplacer 35.000 branchements sur le réseau d'assainissement. "On nagera dans la Seine avant 2024", avait assuré début mai Mme Hidalgo, candidate potentielle à la présidentielle.

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