Le groupe Air Liquide a inauguré jeudi à Paris la station de distribution d'hydrogène du Pont de l'Alma rénovée, qui ravitaillera les flottes de voitures des sportifs et délégations d'officiels des Jeux Olympiques cet été, a constaté une journaliste de l'AFP.
La station, un démonstrateur ouvert en 2015 au moment de la conférence internationale COP21 sur le climat, tombée en déshérence depuis, a été rénovée pour permettre de ravitailler taxis et bus à hydrogène.
"Avec cette réouverture, nous espérons mettre en oeuvre des solutions concrètes de transport décarboné face au changement climatique, et aider à la réduction de l'empreinte carbone des Jeux Olympiques" via l'hydrogène vert, a souligné François Jackow, directeur général du groupe Air Liquide, fournisseur de l'hydrogène et sponsor des Jeux.
"Il faut entre trois et cinq minutes pour un plein d'hydrogène délivré à une pression de 700 bars, qui permet de faire 500 kilomètres sans émettre un seul gramme de CO2", a précisé Nicolas Droin, directeur général d'Air Liquide Industrie pour la France.
Pendant la durée des Jeux (du 26 juillet au 11 août), la station sera alimentée exclusivement en hydrogène vert, produit via électrolyse de l'eau avec de l'électricité verte.
"Le partenariat avec Air Liquide est au coeur de notre stratégie de mobilité pendant les Jeux, avec un dispositif sans équivalent, puisque 200.000 personnes, accrédités et officiels, vont se déplacer chaque jour" grâce notamment à une flotte de 500 voitures à hydrogène, d'autres véhicules électriques, les transports en commun, et les 600 taxis à hydrogène déjà existants, a déclaré Pierre Cunéo, directeur des transports au sein du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Une dizaine de bus à hydrogène devraient aussi être utilisés, a-t-il précisé.
L'Ile-de-France compte à ce jour cinq stations hydrogène en activité: Roissy, Orly, Le Bourget, la Porte Saint-Cloud et Les Loges-en-Josas, et prévoit l'ouverture de trois autres dans les mois à venir, à Vitry-sur-Seine, Drancy, et Pontault-Combault, en plus de l'Alma.
En raison de son implantation en tissu urbain et patrimonial, au coeur de Paris, la station de l'Alma est capable de livrer seulement 150 kilos d'hydrogène par jour, soit une cinquantaine de pleins environ. Elle constitue un symbole important pour "accompagner le développement du transport décarboné", a fait valoir l'adjoint écologiste à la mairie de Paris David Belliard.
Après les Jeux, HysetCo, qui gère la plupart des 600 taxis hydrogène de Paris et les stations de recharge, devrait voir sa flotte doubler, car il intégrera les 500 véhicules Miraï à hydrogène fournis par Toyota, sponsor des JO, et 115 véhicules aménagés pour les personnes à mobilité réduite, a indiqué Loic Voisin, président de la société.