A Paris, les diesels dépassent les normes de pollution (étude)

A Paris, les émissions polluantes aux oxydes d'azote (NOx) des voitures diesels, mêmes des modèles les plus récents, sont au-dessus des normes prévues par l'Union européenne, selon une étude de l'association environnementale ICCT mardi.

"Les émissions de dioxyde d'azote des diesels n'ont jamais été à la hauteur des attentes des normes" européennes, et sont "largement au-dessus des limites dictées", relève l'étude du Conseil international pour un transport propre (ICCT), présentée lors d'une conférence de presse conjointe avec la Ville de Paris et AirParif.

Les mesures ont été menées pendant vingt jours sur trois sites de la capitale de fin juin à début juillet 2018 par l'ICCT, qui ne cite aucun constructeur en particulier. Cette ONG est à l'origine des révélations sur le dieselgate, scandale ayant éclaboussé depuis 2015 des géants du secteur accusés d'avoir dissimulé le niveau réel de la pollution aux oxydes d'azote (NOx).

Au total, plus de 5.000 mesures ont été faites par jour en plein milieu de la circulation, et non en laboratoire, et 180.000 ont été validées.

"Les normes prévoient de tester en laboratoire les véhicules à une température comprise entre 20 et 30 degrés". Or, "avec les épisodes caniculaires, dépassant les 30 degrés", l'ONG a relevé en conditions réelles que les "émissions d'oxydes d'azote ont augmenté de 30%", a expliqué Yoann Bernard, chercheur à l'ICCT.

En outre, "les niveaux d'émissions des motos et trois roues sont très souvent supérieures aux véhicules particuliers", ajoute-t-il.

L'ONG s'alarme qu'"en Europe, plus de 11.000 personnes meurent prématurément chaque année à cause des émissions de dioxyde d'azote des moteurs diesel dépassant les niveaux des normes", et "à Paris et sa métropole, c'est 1.100 morts prématurés par an".

"On a amélioré la qualité de l'air mais pas autant qu'on aurait pu parce que les constructeurs n'ont pas tenu leur engagement" de réduire la production de pollution, estime Karine Leger, directrice d'AirParif.

Pour l'adjoint en charge des Transports à la mairie de Paris, Christophe Najdovski, "ces résultats viennent conforter notre stratégie progressive mais déterminée de la fin du diesel d'ici 2024" lorsque les diesels seront interdits à Paris.

Cette étude est le fruit d'une collaboration avec la mairie de Paris, qui avait lancé en mars 2017 avec ses partenaires de Londres et Séoul un système de notation des véhicules, fondé sur leurs émissions réelles de particules polluantes, pour informer les automobilistes et lutter plus efficacement contre la pollution de l'air.

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