A Paris, le premier salon de la permaculture pour jardiniers ruraux et urbains

Pour la première fois, un salon de la permaculture et de l'agroécologie a ouvert ses portes ce week-end à Paris, pour que maraîchers, jardiniers ruraux et urbains fassent eux aussi leur transition environnementale.

Le salon Permae, qui fermera ses portes lundi soir à la grande halle de la Villette, doit permettre à chacun de trouver des solutions faciles pour exploiter son jardin de façon naturelle et sans produit phytosanitaire de synthèse, a indiqué à l'AFP Alain Delavie, directeur des rédactions du magazine Rustica, co-organisateur du salon.

"Il faut tout repenser dans les jardins depuis l'interdiction au 1er janvier de la vente" des pesticides de synthèse en jardinerie, a-t-il ajouté.

Les deux parrains du salon sont le Français Pierre Rabhi, précurseur en France du mouvement agroécologique et le Québecois Jean-Martin Fortier, qui a mis au point et validé une méthode de "jardinier-maraîcher" permettant de cultiver en permaculture et de façon rentable de toutes petites surfaces agricoles.

La permaculture est un concept permettant de produire légumes ou fruits de façon durable, tout en régénérant les sols, la biodiversité et tout l'écosystème autour des plantations grâce à une utilisation astucieuse de la nature, par exemple de composts, purins naturels, de plantes qui défendent d'autres plantes, ou de paillages qui protègent les sols.

Bâtie autour d'une éthique du "soin" de la nature, la permaculture soutient aussi les productions locales en remettant au goût du jour des recettes de jardiniers traditionnels pour la gestion de l'espace ou l'évacuation et le recyclage des déchets, et en recourant aux dernières avancées sur les sciences des sols. Elle est surtout utilisée sur des petites surfaces.

"Nous défendons les installations de petites fermes partout grâce à des techniques culturales extrêmement sérieuses et précises, comme la remise en fertilité des sols, la lutte contre l'érosion", a dit à l'AFP M. Fortier qui vient de lancer en français une méthode en ligne de "jardinier-maraîcher" qui revendique quelque 1.200 élèves inscrits dans 60 pays.

Parmi les exposants, beaucoup d'associations ou bureaux d'étude proposant des cours, des sensibilisations ou des diagnostics, l'association Inaya utilisant la permaculture en Jordanie avec des réfugiés syriens, mais aussi des vendeurs de goutte-à-goutte solaire, ou de biostimulants pour le sol.

Chantal Guerlet, visiteuse venue de Chateau-Thierry (Aisne), qui fait son jardin depuis 20 ans, dit être "toujours à la recherche de solutions plus naturelles". Emmanuelle Baudet, qui dirige un Certificat d'aptitude au maraîchage à Verdilly, également dans l'Aisne, a amené ses étudiants en reconversion professionnelle. "Pour moi, il vaut mieux acheter local que bio importé, et il faut encourager les productions maraichères de proximité permises par les techniques de permaculture" dit-elle.

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