La maire de Paris Anne Hidalgo a confirmé lundi que la vitesse limitée à 50 km/h sur le périphérique serait effective dès le 1er octobre, une mesure relevant de sa compétence même si l'Etat rappelle qu'il "a son mot à dire".
"Pour les 50 km/h, ça relève de ma décision. Ce sera au 1er octobre. On y travaille depuis 18 ans, donc ce n'est pas un sujet nouveau", a déclaré sur RTL l'édile PS de la capitale.
Début janvier, la maire de Paris avait annoncé qu'au lendemain des Jeux - qui se sont achevés dimanche -, elle signerait "l'arrêté réduisant la vitesse à 50 km/h", contre 70 km/h actuellement.
Le ministère des Transports, démissionnaire, n'a pas souhaité commenter les déclarations de Mme Hidalgo. Il a toutefois rappelé lundi à l'AFP que si le périphérique était une voie de la Ville de Paris, l'Etat avait son mot à dire à plusieurs titres.
Sa vitesse maximale est en effet régie par le code de la route et ne peut être modifiée que par décret pris par le gouvernement. Si la Mairie souhaite abaisser la vitesse pour des raisons de sécurité ou de protection de l'environnement, elle doit le faire sous contrôle de l'Etat, a tenu à redire le ministère des Transports.
- Réduction des "nuisances" -
Par ailleurs, un tronçon du boulevard périphérique, du fait de sa proximité avec les bâtiments du ministère des Armées, est une compétence exclusive de l'Etat, a relevé le ministère.
En mai, le ministre démissionnaire des Transports Patrice Vergriete avait indiqué ne pas être "favorable au débat en l'état". Son prédécesseur, Clément Beaune, avait jugé "aberrante" cette mesure de limitation.
Il avait alors affirmé que l'Etat "ne validera(it) pas" cette mesure alors que la ministre de la Transition énergétique de l'époque, Agnès Pannier-Runacher, avait dénoncé une mesure "antisociale" et susceptible de générer davantage de bouchons et donc d'émissions de CO2.
L'adjoint écologiste à la voirie, David Belliard, avait lui défendu en janvier "une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif", s'appuyant sur la baisse en 2014 de 80 km/h à 70 km/h sur l'anneau de 35 km qui ceint la capitale.
Depuis, les quelque 550.000 riverains de l'autoroute urbaine ont connu une "réduction des nuisances sonores, notamment la nuit: un peu plus d'un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour", avait-il fait valoir.
Cette diminution de la vitesse a aussi permis "une baisse de 15%" des accidents "sur les premiers mois" qui ont suivi son introduction, selon David Belliard, disant se baser sur une étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
"Diminuer la vitesse maximale, c'est limiter les à-coups, les effets d'accélération et de décélération, ce qui fluidifie le trafic", avait-il également argué.
- Vif échange -
Dans un post sur X lundi, le groupe des Républicains, Centristes et Indépendants au Conseil de Paris fustige "le passage du périphérique à 50km/h, décidé unilatéralement par Anne Hidalgo, (qui) ne respecte aucune des préconisations préalables du rapport de la mission d'information sur le périphérique de 2019 auquel elle se réfère!"
Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS) a lui dit "soutenir cette démarche". "Nous n'avons pas d'autre solution que de réduire le trafic automobile dans les grandes métropoles (...), réduire la vitesse pour réduire la pollution".
"C'est le sens de l'histoire, encore une fois. Qu'il faille que tout ça soit coordonné, concerté, programmé, bien évidemment", a commenté M. Troussel, parlant d'une "perspective inéluctable".
La préfecture de police, qui n'a pas réagi dans l'immédiat, devrait elle aussi avoir son mot à dire.
En mai, un vif échange en Conseil de Paris a opposé David Belliard au préfet de police Laurent Nuñez.
"Sauf votre respect, avec ou sans vous monsieur le Préfet, nous le ferons car nous en avons le pouvoir", avait lancé M. Belliard à M. Nuñez. Le préfet rétorquant: "Ça ne se fera pas sans moi, parce que le périphérique fait partie des voies sur lesquelles je peux imposer un certain nombre de prescriptions".
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