Paris et ses abords "fortement" exposés à la pollution air-bruit, selon des cartographies inédites

Plus des trois quarts de la population d'Île-de-France seraient exposés "fortement" à la fois à des pollutions sonores et à des pollutions atmosphériques, principalement à Paris, en petite couronne et près des aéroports, selon des cartographies conjointes inédites réalisées par Airparif et Bruitparif.

Selon un rapport publié mardi par Bruitparif, l'observatoire du bruit en Ile-de-France, et Airparif, association chargée de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, "ces cartographies montrent que 487 communes (38 pour cent des communes d'Ile-de-France) ont sur leur territoire plus de la moitié de leur population exposée simultanément à une qualité de l'air dégradée et à des niveaux importants de bruit".

"Globalement, 9,7 millions de Franciliens (soit 80% de la population d'Ile-de-France) seraient concernés par une exposition simultanée aux pollutions sonores et atmosphériques à des niveaux qui excèdent fortement les recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé, NDLR)", souligne l'étude, précisant qu'une "grande partie de ces collectivités sont situées dans le coeur dense de l'agglomération parisienne - notamment Paris, les collectivités de petite couronne et particulièrement celles situées à proximité des aéroports".

A Paris et ses abords, c'est près du boulevard périphérique et des grands axes routiers que cette double pollution est très forte alors que "la situation est légèrement meilleure" vers les bois de Vincennes et de Boulogne.

Le rapport mentionne en revanche que "la quasi-totalité de la population est relativement épargnée" par la pollution simultanée de l'air et des nuisances sonores dans 316 collectivités (grande couronne et celles épargnées par les survols aériens à moins de 2.000 mètres d'altitude).

Il est fait également état de collectivités concernées essentiellement par la pollution sonore mais peu par la pollution de l'air. Il s'agit notamment de communes situées à proximité des voies ferrées dans la moitié sud de la région Ile-de-France.

Bruitparif rappelle que la pollution sonore "entraîne de la gêne, des perturbations du sommeil, accroît le risque de développer des maladies cardiovasculaires ou du diabète, et diminue la capacité d'apprentissage".

D'après Airparif, la pollution de l'air "favorise le développement du diabète, de maladies cardiovasculaires, des maladies respiratoires et du cancer du poumon, entraînant une perte d'espérance de vie et une augmentation de la mortalité". "Elle est responsable de 7.900 décès prématurés par an en Île-de-France", indique l'observatoire francilien de la qualité de l'air.