Paris Centre à trafic limité: la mairie va interpeller l'Etat sur l'opposition du préfet

La mairie de Paris va interpeller l'Etat sur l'opposition du préfet du police à son projet de zone à trafic limité (ZTL) dans le centre de la capitale, même si elle entend toujours travailler "main dans la main" avec la préfecture sur ce dossier.

"Nous allons interpeller (la ministre de la Transition écologique) Barbara Pompili et (le ministre des Transports) Jean-Baptiste Djebbari pour savoir si le préfet exprime une doctrine conservatrice de l'Etat ou une position individuelle", a déclaré vendredi à l'AFP Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) de la maire de Paris Anne Hidalgo, au lendemain de l'annonce du report de mi-2022 à début 2024 de cette "zone apaisée" qui vise à interdire le trafic de transit, estimé à 50% du trafic actuel, dans le centre de la capitale.

Ce report doit notamment permettre à la mairie et la préfecture de mener "main dans la main" une étude d'impact, a souligné l'adjoint à l'urbanisme qui ne veut "surtout pas qu'il y ait un bras de fer".

Mais le préfet Didier Lallement a rapidement réagi jeudi à l'annonce de ce calendrier en exprimant de "fortes réserves sur le projet tel qu'envisagé", qui risque d'engendrer selon lui "des difficultés pour la circulation des services de secours et de police en périphérie de la zone" ainsi qu'un "impact négatif pour l'activité économique de la capitale".

Le préfet de police regrette les "effets d'annonce unilatéraux" de la mairie, ainsi que de n'avoir "pas été saisi d'un dossier précis comportant notamment les impacts de cette mesure sur les flux de véhicules et les reports de trafic".

"Nous sommes surpris de la virulence et de la tonalité très politique" du préfet, qui reprend "les poncifs des pro-bagnole", a commenté M. Grégoire pour qui la préfecture "avait été prévenue préalablement" des annonces "de concertation, et non d'arbitrage" de la mairie.

M. Grégoire rappelle que la préfecture de police "n'était pas très enthousiaste" quand Bertrand Delanoë, le prédécesseur d'Anne Hidalgo, et cette dernière se sont lancés dans la piétonnisation des voies sur berge.

L'actuelle candidate du PS à la présidentielle avait obtenu la transformation de l'axe rapide situé rive droite en promenade piétonne à l'issue d'un long bras de fer politico-judiciaire.