Papier recyclé: Rouen vote le rachat de machines à UPM

Le conseil métropolitain de Rouen a voté mardi à l'unanimité le rachat au Finlandais UPM des machines d'un important site de recyclage de papier en France, la Chapelle Darblay, pour les revendre à Veolia, a constaté l'AFP.

Cette opération d'un montant de 3,6 millions d'euros va de pair avec le rachat/revente en cours, pour 6 millions d'euros, du terrain où se trouvent les machines situé à Grand-Couronne (Seine-Maritime), selon la délibération.

Le consortium d'entreprises Veolia/Fibre excellence "s'est porté candidat pour reprendre l'exploitation et prolonger le développement de l'usine en répondant pleinement aux enjeux industriels et environnementaux".

Ce site baptisé la Chapelle Darblay était "le plus grand site de recyclage" de papier et de carton en France, a assuré mardi le président PS de la Métropole Nicolas Mayer-Rossignol. L'usine a fermé en juillet 2020 et 228 personnes ont été licenciées.

"La délibération est adoptée à l'unanimité des votants", a déclaré le président PS de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol à l'issue de ce conseil extraordinaire.

Le consortium "créera une société de projet qui louera ses actifs à Veolia, énergéticien et recycleur de vieux papiers et cartons, et à Fibre excellence, papetier", selon la délibération. Fibre excellence est le premier producteur français de pâte à papier marchande.

Le 11 février, la métropole avait annoncé avoir notifié à UPM la préemption du terrain de la Chapelle Darblay.

Dans une déclaration auprès de l'AFP, Veolia et Fibre Excellence avaient alors "salué l'engagement de la métropole Rouen Normandie", "préalable indispensable" à l'avancée de leur projet commun.

La collectivité avait annoncé en octobre sa volonté d'exercer ce droit de préemption sur cette usine. UPM venait d'annoncer la vente du site au groupement Samfi/Paprec.

L'objectif est de "préserver un savoir-faire et orienter l'avenir de ce site vers l'économie circulaire, le recyclage papier-emballage", avait précisé en février M. Mayer-Rossignol à l'AFP.

Le projet Samfi/Paprec annoncé par UPM "comprend une activité de tri de déchets, sans recyclage, et la mise en place d'ici trois à cinq ans d'une unité de production d'hydrogène. Les compétences (...) de la Chapelle Darblay seraient alors perdues", avait assuré la métropole de Rouen en octobre.

"Sauver la Chapelle Darblay, c'était la meilleure chose à faire. Merci à vous", a déclaré mardi devant le conseil Cyrille Briffaut, délégué syndical CGT, qui se bat pour la renaissance du site depuis sa fermeture.

Le conseiller métropolitain DVG Dominique Gambier a estimé "rassurant" le discours de M. Mayer-Rossignol "car il semblerait que les discussions avec le repreneur soient bien avancées" mais "à défaut d'un écrit, nous ne disposons que de votre parole".

"Non" ce projet ne repose "pas uniquement sur ma parole. C'est le fruit d'un travail qui vise non pas à éliminer tout risque (...) mais d'essayer de les diminuer", a répondu M. Mayer-Rossignol.

Selon la délibération, "le démantèlement de ce site amènerait de nombreuses collectivités à enfouir ou brûler leurs déchets papiers plutôt qu'à les recycler ou à les envoyer en Belgique et en Allemagne".

Selon la conseillère PS Julie Lesage, il s'agit du "seul site français en capacité de produire du papier journal 100% recyclé".