Les grévistes de la papeterie Condat en Dordogne, où environ 200 emplois sont menacés de suppression, ont reçu mardi le renfort des leaders de la CGT de la CFE-CGC venus rencontrer Bruno Le Maire et Roland Lescure au ministère de l'Economie.
"Nous demandons aux pouvoir publics d'agir pour qu'il y ait une cession de Condat, de façon à trouver un repreneur pour assurer la pérennité du site", a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet juste avant de rencontrer le ministre de l'Économie Bruno Le Maire pour l'inciter à mettre la "pression" sur l'espagnol Lecta, propriétaire de la papeterie.
"Le problème, c'est la structure financière" de Lecta, a souligné le président de la CFE-CGC François Hommeril avant de s'entretenir simultanément avec Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie.
Il a également dénoncé ses choix stratégiques qui "privilégient" les usines espagnoles au français Condat.
Mme Binet et M. Hommeril ont également plaidé en faveur de la création d'un label "papier français" que les représentants syndicaux de la papeterie ont déjà proposé lundi lors d'une rencontre avec M. Lescure.
Depuis le 28 août, "plus de 250" salariés sont en grève à l'usine de Lardin-Saint-Lazare, premier employeur privé de Dordogne, contre la fermeture de l'une des deux lignes de production de Condat voulue par Lecta, a rappelé Philippe Delord, délégué CGT de l'usine.
L'intersyndicale de la papeterie reprendra mercredi matin les négociations prévues jusqu'au 11 octobre avec les dirigeants de l'entreprise sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Elle demande un prolongement de "trois semaines" des négociations.
La papeterie génère plus de 1.200 emplois directs et indirects, selon la région Nouvelle-Aquitaine, et est très soutenue localement.