Pacte de stabilité: Le Maire demande à Bruxelles de tenir compte de la situation en France

Le ministre de l'Économie et des finances Bruno Le Maire a demandé vendredi à Bruxelles de tenir compte de la situation sociale et des réformes engagées en France pour évaluer ses finances publiques.

"Je veux redire la détermination de la France à respecter les règles actuelles et à rétablir ses finances publiques", a déclaré le ministre français à l'issue d'un entretien à Bercy avec le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis.

La croissance française en 2019 n'a finalement atteint que 1,2%, selon l'Insee, alors que le budget misait initialement sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,7%.

Le chiffre du déficit public pour l'an dernier, prévu à 3,1% du PIB, n'est pas encore connu. Les règles européennes, depuis longtemps critiquées et peu respectées, prévoient que le déficit public ne doit pas excéder 3% du PIB et que la dette publique ne doit pas être supérieure à 60% du PIB (elle atteint environ 100% en France).

Mais "il faut tenir compte de ces réformes qui ont été engagées depuis près de trois ans par l'actuelle majorité, que ce soit sur la fiscalité, que ce soit sur le marché du travail, sur la qualification, sur l'assurance chômage ou maintenant sur les retraites: il y a un effort de transformation du modèle économique français qui doit être intégré dans l'évaluation du rétablissement des finances publiques françaises", a insisté M. Le Maire.

"C'est un point absolument capital de notre raisonnement vis-à-vis de la Commission européenne", a souligné le ministre de l'Économie et des finances.

Par ailleurs, "nous estimons très important de pouvoir dégager des marges des manoeuvre pour investir plus vite et plus fort sur les énergies renouvelables", a-t-il indiqué alors que le Commissaire européen à l'Économie Paolo Gentiloni plaide pour un assouplissement des règles budgétaires européennes afin de soutenir un pacte vert.

"Nous allons poursuivre les discussions avec le président de la République et le Premier ministre pour présenter une position française définitive d'ici quelques mois", a encore indiqué à ce sujet M. Le Maire.

M. Drombrovskis s'est de son côté dit prêt à examiner comment "les règles budgétaires peuvent accompagner la transformation verte et numérique de notre économie", tout en se refusant à "tirer des conclusions à la hâte dès à présent".