Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie s'est défendu de tout "immobilisme" en présentant vendredi à la presse ses arbitrages sur la déclinaison française de la prochaine Politique agricole commune (Pac).
Il réagissait à la décision de plusieurs organisations environnementales, de la Confédération paysanne et de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) de quitter dans la matinée la réunion en visioconférence du Conseil supérieur d'orientation agricole (CSO) consacrée à ce dossier.
Le ministre a déploré l'attitude de ces organisations.
"Manifestement c'était une décision organisée entre eux avant même d'avoir connaissance de mes arbitrages", a-t-il dit, évoquant une "organisation théâtrale pré-programmée". "Le débat politique meurt du simplisme", a-t-il estimé.
"Les premiers arbitrages sur le plan stratégique national pour la future Pac présentés ce matin par le ministre ne vont pas du tout dans le bon sens", a écrit le WWF France dans un communiqué.
"Le gouvernement décide de maintenir un statu quo et donc une Pac qui soutient un modèle agricole à bout de souffle et contribue ainsi à l'effondrement de la biodiversité, la disparition de milliers d'emplois dans nos campagnes tout en entérinant l'impréparation du secteur agricole face aux chocs climatiques", a estimé l'ONG. Le WWF France "appelle donc le gouvernement à revoir sa copie".
Greenpace a qualifié Julien Denormandie de "ministre de l'immobilisme", dans un communiqué. "La prochaine Pac sera aussi mauvaise que la précédente".
Pour sa part, le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, estime que "les options retenues, bien que marquées par une volonté d'équilibre et par l'ambition de reconquête de la souveraineté alimentaire, ne comblent pas toutes les lacunes" du projet. "Seule la finalisation des travaux dans les prochaines semaines permettra une appréciation globale", ajoute-t-elle.