Le procureur de la République d'Orléans Nicolas Bessone a saisi mercredi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d'une enquête ouverte après un tir de lanceur de balle de défense qui a grièvement blessé un adolescent de 16 ans devant un lycée du Loiret.
L'enquête "devra déterminer si l'usage de l'arme a été conforme ou pas à la loi", a précisé Nicolas Bessone. "Les premières investigations ont été menées par la sûreté départementale. En l'état des éléments, aucune mesure conservatoire n'a été prise à l'encontre du policier qui a effectué le tir", a ajouté le procureur.
Le lycéen a été blessé mercredi matin devant le lycée Jacques-Monod à Saint-Jean-de-Braye, dans la banlieue d'Orléans, par un tir de lanceur de balle de défense (LBD).
Transporté au centre hospitalier d'Orléans, "il a pu quitter les urgences mais il est toujours hospitalisé. Son état est jugé sérieux mais il est hors de danger", a annoncé le procureur dans la soirée.
Ce dernier a fait état de premières tensions quand la police est intervenue pour sécuriser l'intervention des pompiers venus éteindre un feu de poubelles à l'entrée du lycée. "Il y avait environ 150 jeunes. Les policiers et les pompiers ont alors essuyé des jets de pierres, prises sur le ballast de la voie ferrée voisine", a précisé M. Bessone.
"Ce que l'on sait", avait déclaré à un correspondant de l'AFP le procureur, "c'est qu'un certain nombre de jeunes étaient en train de commettre des dégradations devant le lycée Monod (...) Certains jeunes sont venus au contact, les policiers nationaux ont d'abord fait usage de gaz lacrymogène avant que l'un d'eux n'utilise son lanceur de balle de défense. Un jeune âgé de 16 ans a visiblement été touché au front et a chuté au sol".
"J'ai ouvert une enquête, confiée aux policiers de la sûreté départementale, pour déterminer dans quelles circonstances a été fait usage de ce lanceur de balle de défense", avait expliqué M. Bessone.
Le lanceur de balles de défense remplace le flashball dans l'équipement des policiers.
Des dizaines de lycées ont été perturbés ou bloqués mercredi au troisième jour de la mobilisation contre les réformes du gouvernement dans l'éducation, réactivée par la fronde des "gilets jaunes".
cor-hdu-mcl-lg/swi