Orano La Hague: un problème technique inquiète la CGT

La CGT craint un arrêt prolongé jusqu'à fin juin d'une des deux usines de retraitement de combustibles nucléaires d'Orano à La Hague, en raison de l'usure d'une pièce "majeure" qui doit être changée, a-t-on appris vendredi.

"Je trouve la direction très optimiste lorsqu'elle parle de redémarrer l'usine pour la fin du premier trimestre 2019. Il serait beaucoup plus raisonnable de parler de la fin du premier semestre", a affirmé à l'AFP, "inquiet", Pascal Fauchon de la CGT de ce site où travaillent 5.000 personnes à temps plein.

L'usine en question, UP2-800, est en arrêt pour maintenance et devait redémarrer mi décembre. Interrogée par l'AFP, la direction de la communication de l'usine a indiqué que cet événement aurait pour conséquence une légère révision à la baisse de sa production 2018.

Une pièce pesant 3,6 tonnes et mesurant 4 mètres de haut pour 40 à 50 cm de large va devoir être "remplacée", a précisé Orano.

"Dans le cadre de l'arrêt de maintenance les équipes ont identifié une usure de la roue du dissolveur de l'atelier cisaillage/dissolution", a expliqué à l'AFP la directrice de la communication Mélanie Charles, confirmant une information révélée par Ouest-France.

Cet événement n'a "aucun impact sur la sûreté", selon Orano. La Hague est le site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe.

Il "pourrait nécessiter le prolongement de l'arrêt programmé de maintenance de l'atelier. Pour autant, il ne devrait pas avoir d'impact sur le programme de production de l'année prochaine", a ajouté Mme Charles.

Pour 2018, Orano vise le retraitement de 1.000 tonnes de combustibles, impact de la grève de début d'année inclus.

En 2017, Orano avait retraité 983 tonnes, moins que prévu.

Sur 2012-2016 la Hague avait traité 1.147 tonnes en moyenne par an.

"C'est une des pièces majeures de nos installations. Ce n'est pas simple à remplacer. Il faudra la couper et la décontaminer, enfin plus exactement ils enlèveront ce qu'ils pourront car ça (la radioactivité ndlr) doit être bien incrusté", a précisé M. Fauchon.

"Si cette roue est usée" d'autres pièces autour le sont "probablement", pense le syndicaliste.

"Les salariés sont inquiets", car ils redoutent le chômage technique, a-t-il dit.

Dans un rapport récent, l'IRSN avait souligné que "le vieillissement des installations" de la Hague "pourrait conduire à des défaillances d'équipement" pouvant "affecter leurs capacités de traitement".

L'autre usine de la Hague, UP3, a "redémarré lundi conformément au planning", selon Orano.