Orano construit un mur de 5 km autour de son site de la Hague

Orano a débuté la construction d'un mur de 5 km autour de son usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague (Manche), site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe, a-t-on appris jeudi auprès de l'entreprise.

"Orano la Hague a initié la construction d'une nouvelle clôture interne à l'établissement sur près de 5 km de long qui englobera l'ensemble des bâtiments nucléaires", a indiqué à l'AFP la direction du site.

"L'édifice sera maçonné en partie basse et clôturé en partie haute", précise l'entreprise.

"A ce stade, seuls les travaux de fondation ont débuté à quelques endroits du site. Le chantier va s'étendre sur plusieurs années, avec une fin prévue à l'horizon 2024", ajoute-t-elle.

Le projet "représente un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros", indique aussi Orano.

Selon la Presse de la Manche qui a révélé ce projet, le mur "pourrait atteindre les 5 mètres de hauteur".

Interrogé sur ce point, Orano a répondu: "pour des raisons évidentes de sécurité, nous ne communiquons pas sur la hauteur de cette clôture".

Ce projet ne fait pas suite à une demande de l'Etat, selon Orano. Il correspond à une "démarche initiée par Orano qui s'adapte en permanence pour avoir la meilleure prise en compte des risques", selon l'entreprise. "Cela se fait avec l'appui et sous le contrôle des autorités étatiques", a précisé la direction du site.

En 2019, le site avait subi "l'intrusion" de deux drones, dont l'un avait déposé un fumigène sur le toit d'une des piscines où refroidissent des combustibles nucléaires irradiés. Il s'agissait d'une action de Greenpeace.

En 2014, une famille de quatre clandestins avait été découverte cachée dans la remorque d'un camion lors de son déchargement à l'usine. La famille albanaise, qui espérait rejoindre l'Angleterre à bord d'un ferry, s'est ainsi retrouvée à son insu dans le site le plus radioactif d'Europe.

L'équivalent d'une centaine de coeurs de réacteur refroidit dans les piscines de cette usine où sont retraités tous les combustibles irradiés dans les centrales nucléaires françaises pour fabriquer de l'électricité.

Selon la direction, près de 5.000 personnes travaillent sur le site: 4.000 employés d'Orano et 1.000 salariés d'entreprises sous-traitantes.

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