S'appuyer sur le seul nucléaire et stopper les subventions à l'éolien et au solaire, comme le préconise Bruno Retailleau, revient à renoncer à lutter contre le changement climatique et, in fine, à maintenir notre dépendance vis-à-vis de l'étranger en matière énergétique, selon le Syndicat des énergies renouvelables.
"Ce n'est pas en prônant le renoncement face au changement climatique ou en proposant des solutions irréalisables que l'on fera avancer le débat énergétique en France", a estimé Jules Nyssen, le président du SER, dans un post jeudi sur LinkedIn.
S'en remettre au seul nucléaire ou à l'hydroélectricité "est en réalité un renoncement à l'électrification donc à la sortie des énergies fossiles avec à la clé le maintien de nos dépendances à la Russie et autres pays exportateurs de ces ressources dont nous ne disposons pas", a-t-il ajouté en réaction à une tribune publiée mercredi soir de responsables de LR, dont Bruno Retailleau, prônant la fin des "subventions publiques" pour l'éolien et le photovoltaïque et une priorité absolue au nucléaire.
Or, souligne Jules Nyssen, le nucléaire "ne produira pas un électron nouveau avant 2038 au mieux" et sa production "est conditionnée par les évènements climatiques" tandis que l'hydroélectricité a "un potentiel de développement très limité".
La position défendue dans cette tribune revient à remettre en cause la souveraineté de la France et "est totalement contraire à celle portée par le gouvernement", avait estimé mercredi soir Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique.
"Nous consommons 60% d'énergie fossile. Est-ce-que vous croyez que même d'un point de vue de souveraineté, d'indépendance, devoir dépendre pour notre énergie de la Russie, qui est une de nos dépendances, de l'Algérie, on sait ce qui se passe entre la France et l'Algérie, d'un certain nombre d'Etats du Moyen-Orient ou des Etats-Unis, c'est confortable ? Est ce que c'est sérieux ?" a-t-elle réagi sur FranceInfo.
Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, également membre du parti macroniste Renaissance, avait lui aussi vivement réagi à cette prise de position de LR sur l'énergie. "Croire que sortir de la dépendance aux énergies fossiles et aux pays qui les produisent peut se faire en abandonnant les énergies renouvelables et en mettant au chômage les salariés de leurs filières, est une vue de l'esprit - et une position frontalement opposée à la ligne du Gouvernement", a-t-il affirmé.