L'usine de fabrication d'éponges ménagères Spontex à Beauvais (Oise), qui emploie environ 400 personnes, était à l'arrêt mercredi sur décision préfectorale, le temps de trouver l'origine d'une nouvelle pollution du cours d'eau attenant, a-t-on appris de sources concordantes.
"C'est une pollution due à un défaut d'évacuation de l'eau dans l'entreprise Spontex, gérée par la Dréal et la préfecture et nos services d'eau et d'assainissement", a rapporté à l'AFP la maire Caroline Cayeux (ex-LR), confirmant une information du Parisien et du Courrier Picard. "Jusqu'à nouvel ordre, l'entreprise ne peut pas évacuer de l'eau tant que les répartitions ne sont pas attestées. L'usine est arrêtée depuis ce matin".
"Quand on ferme une usine et qu'il y a 400 personnes qui y travaillent, sur le plan économique c'est très inquiétant, c'est inquiétant aussi sur le plan de l'environnement, des jardins potagers familiaux sont irrigués par ce cours d'eau", a ajouté l'élue, affirmant que "des poissons meurent" et qu'"il y a des couleurs bizarres" dans le ru Saint-Nicolas.
L'eau usée de l'usine est déversée dans le cours d'eau, après traitements, selon la préfecture.
Des épisodes de pollution avaient déjà été constatées le 3 et le 5 août. Selon la préfecture, l'un avait été causé par un problème technique sur une pompe de l'usine, provoquant un écoulement accidentel d'eau sodée (mélange d'eau et de soude diluée); le second à des travaux de maintenance qui ont nécessité la coupure puis le rétablissement de l'électricité, entraînant un nouvel écoulement d'eau sodée.
Une eau blanchâtre et une hausse du PH du ruisseau avaient été constatées, d'après l'arrêté de mesures d'urgences pris alors par la préfecture, ordonnant à l'usine de trouver les causes de la pollution et de mettre en place des actions nécessaires pour l'arrêter.
L'usine avait alors été mise à l'arrêt jusqu'à dimanche soir, une période coïncidant avec une période de maintenance déjà en cours selon la préfecture, et la production a repris lundi. La nouvelle pollution a été constatée mardi.
Contactée, l'usine n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.