Le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy ne peut pas être "en dessous" des objectifs de Nicolas Hulot en matière de réduction du nucléaire, a déclaré Pascal Canfin, directeur général du WWF, dans un entretien au Parisien.
Nicolas Hulot "voulait obtenir la fermeture d'un peu plus d'un réacteur par an, soit 16 réacteurs entre 2022 et 2035. Et évidemment ne pas lancer la construction de nouveaux EPR.", a souligné M. Canfin, un temps cité pour succéder au ministre démissionnaire. "Je ne peux pas imaginer que François de Rugy soit en dessous de cette position", a-t-il ajouté.
Il faut que le gouvernement comprenne "enfin qu'il faut véritablement changer d'échelle en matière de transition écologique. C'est le seul moyen d'éviter la catastrophe climatique que les scientifiques prédisent, et de mener à bien la réduction de la part du nucléaire au profit des énergies renouvelables".
Pour le défenseur de l'écologie, la construction de nouveaux EPR préconisée par un récent rapport serait "un suicide industriel". "D'ailleurs, une partie très significative des salariés de l'entreprise, y compris au sein de la direction, considère qu'il faut absolument se diversifier", ajoute-t-il.
"Quand on regarde la situation financière d'EDF, on voit bien que si le nucléaire était une si bonne affaire que ça, EDF aurait gagné des milliards d'euros, dit-il. La réalité est toute autre".
"EDF vendrait des carottes ou des choux-fleurs, elle aurait fait faillite depuis longtemps. Mais comme c'est une entreprise stratégique, l'État vient régulièrement remettre au pot. Résultat, EDF est en permanence sous perfusion de l'État. Et sa situation financière se trouve aujourd'hui dans une impasse".
"Si EDF met en route sa propre transition vers le renouvelable, cela permettrait de rediriger ces mêmes personnes vers de nouveaux emplois", ajoute le directeur général du WWF.