Il faudrait fermer six réacteurs nucléaires d'ici 2028, en plus des deux de Fessenheim, a estimé jeudi Nicolas Hulot, alors que le gouvernement doit annoncer la feuille de route énergétique de la France pour les 10 ans à venir.
Emmanuel Macron doit exposer mardi ses choix en matière d'énergie, notamment sur le nucléaire, en vue de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).
"Attendons de voir", a dit Nicolas Hulot, dans "L'émission politique" de France 2. "Le 50% de nucléaire n'est pas remis en cause, et pour moi c'est un marqueur important".
La loi prévoit de ramener la part du nucléaire dans la production électrique à 50% (71% aujourd'hui), mais le gouvernement a fait passer fin 2017 l'échéance à 2030 ou 2035 au lieu de 2025 initialement.
"2035 c'est bien, à condition qu'on ait un calendrier, un échéancier, qu'on nomme les réacteurs", a-t-il dit: "Qu'il y en ait au moins six d'ici 2028, plus Fessenheim, et qu'on ait fermé les 4 centrales à charbon".
Mais "si on le fait à la fin de la PPE ou dans les trois dernières années, comme certains le préconisent, je vous fiche mon billet qu'on ne le fera pas", a-t-il ajouté.
Le passage de 2025 à 2035, "je l'assume car on avait pris trop de retard, et sauf à se mettre dans des problèmes de sécurité d'approvisionnement, ce n'était pas jouable", a-t-il encore dit.
Le gouvernement planche sur trois scénarios, allant de 0 à 6 fermetures de réacteurs d'ici 2028 (en plus de deux à Fessenheim).
Mais "quel que soit le modèle, il y a une priorité", a ajouté l'ex-ministre de la Transition écologique: "Mettre le paquet sur l'efficacité énergétique, réduire notre consommation, parce c'est immédiatement des effets bénéfiques, sociaux et économiques, et là on n'est pas dans la trajectoire", a-t-il ajouté.
Suggérant des investissements hors critères de Maastricht de 1.000 mds d'euros au niveau européen, il s'est offusqué que "pour sauver la planète on n'ose pas envisager ce qu'on a fait en 2008 pour sauver les banques."