Nucléaire: la Criirad dénonce des "anomalies" dans la surveillance des aliments

La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a pointé mercredi des "anomalies préoccupantes" dans la surveillance de la contamination des denrées d'origine animale produites en France.

Dans un courrier adressé à la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL), l'association créée à Valence au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, juge "bien trop élevés" les seuils utilisés pour décider des suites à donner en cas de détection de produits radioactifs artificiels dans les aliments.

Ces seuils, qui reviennent selon elle à accorder "un permis de polluer" aux installations nucléaires, figurent dans une instruction technique de la DGAL, adressée le 16 janvier aux Directions départementales de la protection des populations (DDPP) et aux Directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt. "Mais le problème remonte au moins à 2015", estime la Criirad.

Selon l'association, la DGAL a choisi d'utiliser comme seuil d'alerte "les limites indicatives fixées par le Codex alimentarius", établi par la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Quand les valeurs mesurées sont inférieures, "rien n'est prévu". Or, "ces seuils sont bien trop élevés: mesurer un seul becquerel de plutonim 239 ou d'uranium 235 dans un litre de lait devrait suffire à lancer l'alerte", estime la Criirad, alors que les seuils retenus sont de 10 becquerels/litre dans le premier cas et de 100 dans le second.

Elle réclame donc une "modification sous un mois" de ces instructions, faute de quoi elle "décidera de l'engagement d'un recours hiérarchique ou contentieux".

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