Nucléaire: entreposage en piscine ou à sec? Des "besoins différents", selon l'IRSN

Les experts de l'IRSN ont remis vendredi aux députés leur avis sur les avantages et inconvénients de l'entreposage des combustibles nucléaires usés à sec ou bien en piscine, une méthode utilisée en France mais critiquée.

L'IRSN ne tranche pas explicitement en faveur de l'une ou l'autre méthode, rappelant dans sa réponse que les deux types d'entreposage "ne répondent pas totalement aux mêmes besoins, l'entreposage en piscine étant impératif pour les combustibles peu refroidis et l'entreposage à sec convenant bien aux combustibles très refroidis".

Lorsque les combustibles usés sortent du réacteur, ils sont encore très chauds et radioactifs.

En France, ils sont entreposés en piscine, d'abord quelques années dans l'enceinte de la centrale puis sur le site Orano de La Hague avant leur éventuel traitement. EDF envisage par ailleurs de construire une vaste piscine centralisée dans un lieu encore non déterminé, alors que le site de La Hague pourrait finir par saturer.

Mais dans la plupart des pays, après un temps de refroidissement en piscine, les combustibles sont ensuite conditionnés et entreposés à sec. Les défenseurs de cette méthode estiment qu'elle est plus sûre (n'ayant besoin ni d'eau ni d'électricité) et moins chère.

Selon des ONG antinucléaires, les piscines peuvent aussi poser un danger. Des militants de Greenpeace avaient envahi plusieurs centrales nucléaires d'EDF pour alerter sur leur vulnérabilité supposée à un acte terroriste.

Le président de la commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, Paul Christophe (UDI-Agir), avait saisi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) pour qu'il donne son avis sur les deux formules.

Le type de combustible usé "influe sur le choix du type d'entreposage à retenir, au minimum durant une certaine période de temps", pointe notamment l'IRSN dans sa réponse. Les combustibles de type MOX (à base de plutonium recyclé) restent notamment plus chauds pendant plus longtemps, si bien qu'ils doivent rester dans l'eau plusieurs dizaines d'années.

"Les entreposages en piscine, qui contiennent en général des combustibles plus chauds, nécessitent des dispositions de sûreté plus importantes que les entreposages à sec, plus passifs", souligne par ailleurs l'IRSN. Mais "dans ces derniers, les gaines (première barrière de confinement) sont plus sollicitées thermiquement et moins aisément contrôlables", conclut l'avis.

La commission parlementaire a mené des auditions et des visites portant aussi bien sur la sûreté (éviter les accidents) que la sécurité (contre les actes de malveillance) nucléaire. Elle doit rendre son rapport le 5 juillet.

jmi/mhc/soe/cbn

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