Une nouvelle campagne de fouilles archéologiques s'achèvera vendredi au pied de la dune du Pilat, la plus haute d'Europe, pour retrouver de nouvelles traces d'habitat humain remontant à des milliers d'années, avant que l'érosion ne les efface.
"Les premières découvertes datent des années 1960 mais les fouilles extensives n'ont commencé qu'en 2014 et celles-ci sont les troisièmes au pied de la dune", a indiqué à l'AFP Philippe Jacques, qui dirige la campagne entamée le 7 octobre
"Tous les quatre-cinq ans, en fonction du recul de la dune, on rouvre des zones avant leur destruction par l'érosion" éolienne ou marine à l'entrée du bassin d'Arcachon (Gironde), a-t-il précisé.
Sous le contrôle de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), l'archéologue s'active avec des bénévoles sur une zone de 70 mètres de long sur huit mètres de large, à la recherche d'éléments datant de l'époque protohistorique, "entre la fin de l'âge du bronze et le premier âge du fer, entre 1000 à 500 avant notre ère".
"On finit les fouilles d'un atelier saunier (relatif aux sels marins,NDLR) découvert en 2018" lors de la dernière campagne, précise-t-il. "On a découvert une vaste zone lacustre, donc a priori les habitants de l'époque se sont installés car ils avaient besoin d'eau douce pour lessiver les sables marins."
Même si "cela reste à confirmer", l'équipe pense aussi avoir trouvé "deux sépultures à incinération, des fosses creusées dans le sable et comblées avec du charbon de bois et des ossements brûlés, qui dateraient de -500 à -400, la dernière phase d'occupation du site avant que le sable ne le recouvre (...) poussé par des vents d'Ouest", poursuit M. Jacques.
Quand ceux-ci se sont calmés, "la forêt a reconquis les dunes et les hommes sont revenus à la fin du Moyen-Age", près de 2.000 ans plus tard, explique-t-il.
Une cinquantaine de sites ont été repérés "toutes périodes confondues" depuis les années 1960, les dernières traces d'occupation humaine remontant aux années 1710-1720, avec des vestiges d'exploitation de résine et de goudron en forêt ou encore de pêche de coquillages et de poissons.
Les pièces découvertes lors de ces fouilles seront exposées dans un musée qui doit ouvrir à La Teste-de-Buch. En projet depuis plus de vingt ans, il a obtenu en fin d'année dernière l'appellation Musée de France.