Emmanuel Macron a dit mardi vouloir un "projet nouveau" pour la Nouvelle-Calédonie, dont il a invité à Paris tous les acteurs après l'échec de récentes négociations, tout en promettant de ne pas refaire les "erreurs" liées aux référendums, pas "adaptés" à ses yeux aux cultures locales.
Lors d'un sommet entre la France et les pays du Pacifique à Nice, en marge de la Conférence de l'ONU sur les océans, le chef de l'Etat a voulu rassurer les dirigeants de la région qui ont "pu être préoccupés par les événements qui ont déstabilisé la Nouvelle-Calédonie il y a un an", lors de violences insurrectionnelles.
Il leur a rappelé que trois référendums "prévus par les processus que nous avions pensé dans les années 80 et 90" avaient "permis une expression de maintien dans la République française" du territoire ultramarin.
La Nouvelle-Calédonie a toutefois été frappée à partir de la mi-mai 2024 par des émeutes qui ont fait 14 morts et des milliards d'euros de dégâts, sur fond de crise institutionnelle, économique et sociale aiguë.
Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené en vain début mai des négociations dans l'archipel pour mettre indépendantistes et non-indépendantistes d'accord sur un nouveau statut. Après cet échec, Emmanuel Macron a invité les parties prenantes à Paris "à partir de la mi-juin".
"Nous tiendrons dans les prochaines semaines un sommet à Paris pour pouvoir rassembler toutes les parties prenantes et réussir à (...) avoir un projet nouveau", a-t-il déclaré mardi à Nice, sans annoncer de date précise.
Il a estimé que "ni la culture pacifique, ni la culture océanienne ou mélanésienne ne sont totalement faites pour les référendums". "Ce sont des cultures de concertation où, je dirais, la circularité est plus adaptée qu'un caractère tranché du oui ou non", a-t-il ajouté.
"Mais nous avons hérité de ce processus" qui prévoyait les trois référendums, "on ne refera pas les mêmes erreurs pour la suite", a-t-il assuré.
"On va tout faire pour réussir et je suis confiant, on va le faire dans le respect de tous et toutes et pour toutes les Calédoniennes et les Calédoniens et aussi pour la paix dans la région", a insisté le président de la République.