La France a enregistré pour la deuxième année consécutive en 2024 une légère baisse des surfaces dédiées à l'agriculture biologique, qui représentent 10,1% des surfaces agricoles, alors que la loi fixe un objectif de 21% d'ici 2030, a annoncé jeudi l'Agence bio.
La consommation française de produits bio - sans pesticides et sans engrais de synthèse - a elle rebondi (+0,8%) après des années difficiles liées à l'inflation, atteignant 12,17 milliards d'euros en 2024, bien que les achats en grande distribution continuent de régresser.
Cela reste encore en dessous du pic de 2020 (12,83 milliards), a précisé l'agence chargée du développement, du suivi, de la promotion et de la structuration du secteur.
Dans le détail, les surfaces bio ont reculé de 56.197 hectares en 2024, à 2,7 millions d'hectares, après un recul de 54.248 hectares en 2023, a indiqué l'agence lors d'une conférence de presse.
La France a perdu son leadership puisque l'Espagne a désormais trois millions d'hectares (soit 12,5% de sa surface agricole) en bio avec une croissance de 12% en 2023.
"On a surtout perdu des surfaces de grandes cultures" alors que celles-ci représentent le potentiel de développement du bio le plus important vu leur place dans la production française par rapport au maraîchage qui utilise des surfaces plus petites, a déclaré la directrice, Laure Verdeau lors d'une conférence de presse.
La viticulture, jusqu'ici bonne élève dans son taux de conversion mais confrontée à des crises multiples, a vu ses surfaces en bio régresser en 2024. Tous les cheptels bio, à l'exception des brebis laitières, ont aussi diminué et cette baisse a "certainement" été amplifiée par les épizooties, est-il précisé dans un communiqué.
En revanche, le solde net d'agriculteurs bio, c'est-à-dire la différence entre les agriculteurs nouvellement convertis et ceux qui quittent ce mode de production, reste positif (+1%) grâce à 4.431 nouvelles fermes bio soit un peu moins de 15% des fermes françaises.
Côté consommation, les dépenses des ménages en bio sont en croissance de 0,8% en valeur par rapport à 2023, à 12,17 milliards d'euros, avec une "inflation limitée", selon le président de l'agence Jean Verdier. Mais la part du bio dans les achats alimentaires des Français ne progresse pas et reste à 5,6%.
"On voit un dynamisme certain en particulier en épicerie pour le début de 2025", abonde Jean Verdier, notant le maintien de la croissance dans les circuits spécialisés et un "regain" dans les enseignes de proximité de la grande distribution.