Des lycéens se sont à nouveau mobilisés jeudi à Paris, bloquant des établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après une première mobilisation mardi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.
"On laisse entrer les prépas mais pas les lycéens. On est là toute la journée pour nous faire entendre avant le second tour et s'il faut se mobiliser à nouveau après les vacances, on sera là", a expliqué à l'AFP Elias, 15 ans, en classe de Seconde, devant le collège-lycée Lavoisier situé dans le Ve arrondissement de Paris.
Une centaine de lycéens ont bloqué l'entrée de cet établissement en milieu de matinée dans une ambiance bon enfant, a constaté une journaliste de l'AFP.
Sur les grilles de la porte d'entrée étaient accrochées différentes pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "pas de haine, ni de Le Pen", "la jeunesse emmerde le Front national" ou encore "3 ans (Giec) Urgence".
"Les questions relatives au climat ont été complètement étouffées par le Covid alors qu'il y a urgence à agir. On ne lâchera rien", selon Nabil, 17 ans, en Terminale.
Un peu plus à l'est de la capitale, entre 150 et 200 lycéens étaient également mobilisés devant l'entrée du lycée Voltaire à la mi-journée et en bloquaient l'accès avec des poubelles et un amas de barrières, vélos, devant une affiche sur laquelle était écrit "ni Macron, ni Le Pen".
Contacté par l'AFP, le rectorat de Paris a fait état en début d'après-midi de blocages aux lycées Voltaire et Lavoisier et de barrages filtrants aux lycées Colbert, Hélène Boucher, Jules Ferry et au lycée Paul Robert des Lilas en Seine-Saint-Denis.
Côté étudiants, une trentaine s'étaient rassemblés dans la matinée devant France Universités à Paris pour tenter d'interpeller les présidents d'universités et leur demander de rouvrir les facultés fermées "pour empêcher les blocages".
En fin d'après-midi, environ 150 étudiants se sont réunis place du Panthéon pour dire "non à l'extrême droite" à l'appel de la Fage, de l'Unef, de SOS Racisme et de l'UEJF (union des étudiants juifs de France), a constaté une journaliste de l'AFP.
"Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos", scandaient les manifestants. Une pancarte proclamait, "Marine, rassemble-toi toute seule".
"Nous sommes là pour dire aux jeunes qu'il faut faire barrage à l'extrême droite le 24 avril, qu'il faut qu'ils se déplacent aux urnes", a déclaré à l'AFP la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj, promettant par ailleurs un "1er mai plus revendicatif, car le prochain quinquennat ne peut pas se faire sans nous".
"Nous sommes là aujourd'hui pour défendre nos convictions, nos valeurs 20 ans après" la présence du FN au 2e tour en 2002, a expliqué de son côté Paul Mayaux, président de la Fage, pour qui "la politique raciste, antisémite de l'extrême droite n'a pas changé depuis 20 ans".