"L'Etat ne tolérera aucune exaction" de la part des occupants illégaux de la zone où devait se construire l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, auquel le gouvernement a renoncé mercredi, a prévenu le ministre de l'Ecologie, Nicolas Hulot.
"Rien ne justifie que des comportements en dehors du droit perdurent. Et je le dis : la décision du gouvernement n'est en aucun cas une licence pour reproduire ce type d'action", a-t-il déclaré dans un entretien au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France.
"Ceux qui voudraient en découdre doivent savoir que l'Etat ne tolérera aucune exaction ni aucune forme de pression", a-t-il poursuivi dans cette première réaction après l'annonce de la décision du gouvernement.
"Tous ceux qui occupent illégalement la zone n'ont, depuis aujourd'hui, plus aucune raison de le faire, il est donc parfaitement normal que ceux qui ne sont pas dans la légalité quittent les lieux, qui vont retrouver leur vocation agricole", a ajouté M. Hulot.
Un peu plus tôt, le Premier ministre Edouard Philippe avait indiqué à TF1 que l'expulsion des occupants illégaux commencerait le 30 mars s'ils n'étaient pas partis d'eux-mêmes d'ici là.
Opposant de longue date au projet d'aéroport, Nicolas Hulot s'est dit "convaincu que c'est la moins mauvaise des solutions qui a été retenue".
"Je ressens du soulagement car il était temps pour tout le monde de décider, et de passer à autre chose", a-t-il dit, en se défendant d'avoir remporté une victoire personnelle: "Je pense que ce n'est la victoire de personne aujourd'hui et comme tout le monde, j'aurais préféré qu'une solution qui fasse un large consensus se dégage d'elle-même".
Il a assuré avoir appris l'abandon du projet "mercredi matin au conseil des ministres".
"C'est le Premier ministre et le président de la République qui ont pris cette décision courageuse alors qu'ils étaient au départ plutôt favorables" à l'aéroport, a souligné M. Hulot, en niant avoir conditionné son entrée au gouvernement à l'abandon du projet.