Nicolas Hulot n'avale pas de "couleuvres"

Nicolas Hulot a avoué lundi une "totale répulsion" pour les reptiles, en particulier les "couleuvres" qu'il assure ne pas avaler, s'amusant des commentaires récurrents sur ses premiers mois de ministre.

"L'année va être longue et je ne pense pas (...) que j'aurai beaucoup de temps pour m'occuper d'animaux dont visiblement certains d'entre vous ont pensé que j'en faisais de l'élevage, je veux parler des reptiles et notamment des fameuses couleuvres que paraît-il j'ingère régulièrement", a plaisanté le ministre de la Transition écologique lors de ses voeux à la presse où caméras et appareils photos n'étaient pas autorisés.

"Autant je suis très à l'aise devant les grands mammifères, autant j'ai une totale répulsion pour les reptiles (...), ce n'est pas un de mes talents non seulement d'approcher les reptiles mais encore moins d'avaler les couleuvres", a-t-il ajouté.

"Il n'y a pas eu de renoncements de ma part", a souligné le ministre, alors que certains écologistes lui ont reproché notamment le report à après 2025 de la réduction de la part du nucléaire à 50% de la production électrique.

"Il pourra y en avoir peut-être (des renoncements, ndlr). Je ne peux pas, à chaque fois que quelque chose me semble ne pas aller assez vite, dire +je m'en vais+, je ne pense pas que ce soit une attitude responsable", a-t-il estimé, reconnaissant toutefois certaines "déconvenues, de l'impatience et même parfois des éruptions de colère" quand les choses n'avancent pas assez vite.

Mais compte tenu de dossiers demandant des changements profonds de la société, il a dans le même temps insisté sur "la nécessité de prendre un peu de temps pour faire de la pédagogie, pour transformer la peur en désir", pour trouver "l'équilibre" entre le long terme et le court terme.

"Ce n'est pas un renoncement mais simplement une stratégie indispensable parce que même si l'enjeu climatique, l'enjeu écologique devraient spontanément prendre le pas sur tout le reste, on ne peut pas s'imposer brutalement, on est obligé de le rendre acceptable, compréhensible, bénéfique", a-t-il noté.

Le ministre a en particulier insisté sur l'importance de la transition énergétique, "secret de la prospérité future de l'Europe" et sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie 2019-2023 en cours de préparation.

"La priorité c'est de développer les énergies renouvelables et de baisser la part du nucléaire", a-t-il souligné en marge des voeux. "Normalement, en fin d'année, nous aurons des critères très précis pour savoir combien de réacteurs (nucléaires, ndlr) nous allons fermer et à quelle échéance".

Le ministre a d'autre part annoncé une réunion début juillet pour faire le point avec les différents acteurs, ONG ou entreprises, sur les engagements en matière de climat.

Autres sujets "compliqués" en 2018, ceux liés à l'impact de substances chimiques comme les pesticides sur l'environnement et la santé humaine. "On a focalisé sur le glyphosate. Je ne veux pas de totem (...) je veux la même détermination, sans parti pris, sur l'ensemble des molécules", a-t-il déclaré, saluant l'annonce par la FNSEA d'une présentation d'ici fin mars d'alternatives envisageables à l'utilisation de produits phytosanitaires.

Il a également décidé de "réfléchir" à un "sujet de civilisation", la condition animale. "Je veux engager une réflexion, pas imposer, faire émerger une conscience collective sur ce sujet", a-t-il noté, évoquant notamment la participation des chasseurs et des agriculteurs à cette réflexion.

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