Nice renoue avec son carnaval d'antan, gratuit et populaire

La ville de Nice, dans le sud de la France, a donné samedi midi le coup d'envoi de sa quinzaine carnavalesque avec une grande parade gratuite et populaire, accessible sans barrières de sécurité, renouant avec une tradition abandonnée depuis plusieurs années.

Plus de 450 participants, professionnels et associations locales, ont défilé avenue Jean-Médecin, de la basilique Notre-Dame à la place Masséna, dans une déambulation joyeuse et colorée où chacun rivalisait pour évoquer le thème retenu par cette 140e édition, celui des océans, en lien avec l'accueil en juin prochain par la ville du troisième Sommet des Nations Unies pour l'océan.

Fanfares tout de bleu et blanc vêtues, méduses géantes aux longs filaments de tissu, échassières aux allures de poulpe et autres navires de fortune ont emprunté cette artère emblématique de la ville bannie du circuit du carnaval depuis l'arrivée du tramway en 2007, pour cause de rails et de caténaires, et écartée jusqu'à présent par les autorités au profit d'espaces sécurisés et filtrés par la police.

"C'est sympa qu'on puisse voir quelque chose parce que sinon, nous les Niçois, on ne peut plus y aller", se félicite Georgette Uras, 55 ans, une locale venue, comme plus de 30.000 personnes selon la municipalité, assister sous un franc soleil à cette première "carnavalina", nom donné par les organisateurs à cette parade gratuite.

"Nous avons voulu donner au carnaval une dimension plus populaire que jamais et retrouver le sens et l'esprit de la fête qui avaient peut-être un peu disparu ces dernières années", reconnaît le maire de la ville Christian Estrosi, tandis que son adjoint à l'événementiel Graig Monetti évoque "la plus belle des résiliences dans une ville où il y a eu 86 morts", référence à l'attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais.

"Comme quoi un carnaval sans palissades et gratuit, c'est possible", se réjouit David Nakkache, du rassemblement citoyen "Viva", à l'initiative d'une pétition il y a quelques semaines pour un carnaval "décloisonné", qui a recueilli 1.700 signatures.

"Les chars, les grosses têtes, les fleurs, les confettis, les artistes... et le sourire du public, c'est ça l'ADN du carnaval de Nice", affirme Caroline Constantin, sa directrice, affichant sa volonté de "renouer avec le tissu associatif pour l'inscrire dans un projet à long terme de +carnaval à l'année+".

Dans la soirée, le premier corso carnavalesque illuminé de la quinzaine permettra, pour ceux ayant cette fois acquis un billet pour s'installer en tribune, de dévoiler les vedettes de la nouvelle édition, le Roi et la Reine des océans et les nombreux chars qui les accompagneront dans ce défilé.