En un jour, environ 1.200 m2 de filets abandonnés au fond de la mer près de Nice ont été relevés par les bénévoles de l'ONG Depth's Guard, qui s'apprêtent à replonger pour continuer à nettoyer la baie des Anges cet été.
Pompier plongeur professionnel, Manuel Dietrich, 46 ans, ancien de l'association Sea Shepherd, a été le premier surpris en intervenant jeudi dernier: "C'est énorme. Le filet s'enfonçait dans les profondeurs, un deuxième était accroché au premier", dit-il après cette opération qui devrait se répéter cet été le long du littoral méditerranéen entre Saint-Jean-Cap-Ferrat et les Bouches-du-Rhône.
"Sur Nice, il en reste qu'il faut encore aller nettoyer, ce qui sera fait cet été, à -50 et à -30 mètres", ajoute-t-il. Ces filets "ne sont ni oubliés ni perdus mais abandonnés après que le pêcheur propriétaire a bataillé pour le récupérer. Il l'abandonne parce qu'il n'arrive plus à le sortir et le coupe".
L'association descend avec des plongeurs pour remonter la maille abandonnée en surface avec l'aide d'un parachute de relevage. Le filet est ensuite tracté à la main sur un bateau prêté à l'association.
"Ils savent que la maille accroche sur les aspérités mais entre pression économique et non-respect des règles environnementales, ils mettent les filets là où il y a du poisson, et cela détruit les nurseries. Les laisser continue à tuer du poisson pour rien, les crustacés y meurent, attirant d'autres poissons, le filet s'alourdit, s'effondre et casse tout", décrit-il.
M. Dietrich et son ONG militent pour une sensibilisation des pêcheurs qui craignent de signaler leurs filets par peur d'avoir à payer des frais ou d'être attaqués. "Il faut convaincre les petits pêcheurs locaux que ce qu'ils font n'est pas bien même si ce ne sont pas eux qui sont les plus gros responsables de la destruction de la faune et de la flore", dit-il.
A Nice, la chronique locale veut que la baie des anges ait pris le nom d'un spécimen de petit requin inoffensif aujourd'hui complètement exterminé, dont les ailerons évoquaient des ailes.