Avec la championne de tennis Serena Williams comme nouvelle "conseillère", la start-up française Sorare, qui a créé un jeu en ligne d'échange de vignettes de footballeurs reposant sur les NFT, veut désormais s'étendre aux sports américains et féminins.
"Tous les principaux sports américains sont dans notre viseur: on parle du basket, du base-ball, de la NFL (football américain), de la NHL (hockey-sur-glace), du golf... C'est un objectif clair", explique à l'AFP Nicolas Julia, co-fondateur de Sorare.
Concernant le sport féminin, "le foot est un candidat naturel, c'est de là qu'on vient. Mais on pourrait ne pas s'arrêter à ça", ajoute-t-il.
Son groupe n'a jusqu'ici pas fait de publicité mais revendique plus de 260.000 joueurs actifs et 230 clubs et organisations sportives partenaires, avec un positionnement au croisement de deux secteurs très dynamiques: les objets numériques à collectionner (NFT), qui affolent notamment les salles d'enchères dans le domaine de l'art, et les ligues sportives virtuelles plus connues sous l'appellation "fantasy sports". Un potentiel qui n'a pas échappé aux investisseurs.
L'entreprise, créée en 2018, a ainsi obtenu fin septembre 680 millions de dollars (580 millions d'euros) lors d'une levée de fonds record, qui porte sa valorisation à 4,3 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros).
Pour atteindre ces objectifs, une recrue à la renommée mondiale a été annoncée jeudi, la championne de tennis Serena Williams, 40 ans, qui devient "conseillère" du conseil d'administration et associée.
- L'Asie puis Paris 2024 en ligne de mire ? -
"Avoir l'une des plus grandes sportives de tous les temps à ses côtés, c'est forcément positif. Sa mission sera de nous aider à nous connecter avec les athlètes, les ligues et les associations de joueurs, pour notamment soutenir notre expansion aux Etats-Unis", décrit Nicolas Julia, 35 ans.
Serena Williams a investi au passage dans Sorare, un montant "significatif" qui n'a toutefois pas été précisé. Elle n'est pas la première sportive à investir dans ce groupe puisque les footballeurs Gerard Piqué, Rio Ferdinand, et Antoine Griezmann l'ont précédée.
Grâce à cet investissement, Sorare veut accélérer son développement à l'international et renforcer ses équipes, alors qu'il ambitionne de passer de 50 à 200 employés d'ici la fin de l'année.
"L'étape à court terme, c'est de travailler sur les bureaux new-yorkais, où on a déjà embarqué plusieurs recrues de très haut niveau", détaille M. Julia.
"A partir de la fin d'année et du début d'année prochaine, on va commencer à étudier notre développement en Asie", ajoute-t-il. "On travaille déjà avec les (championnats de football) J-League au Japon et K-League en Corée du Sud. On espère croître avec la Chinese Super League en Chine. Ce sont ces trois marchés qui sont importants pour nous".
Pour une jeune pousse française centrée sur le sport, la perspective des Jeux olympiques 2024 à Paris pourrait représenter un autre levier de croissance. Pour son co-fondateur, la question pourrait se poser.
"Nous sommes basés à Paris donc, avec les Jeux de 2024, c'est vrai qu'il y a des choses à faire. On y travaille, tout comme on travaille sur des choses autour du Mondial de football à la fin de l'année", souligne M. Julia, rappelant que Sorare "a l'ambition de construire le plus grand groupe de divertissement dans le sport".