Les sylviculteurs du Sud-Ouest ont réclamé lundi au gouvernement des "procédures d'urgence" et des financements pour lancer "l'éradication", via un abattage massif d'arbres, du nématode du pin, un ravageur détecté cet automne dans les Landes pour la première fois en France.
La profession, qui évalue à "plusieurs dizaines de millions d'euros" les pertes liées à cette "crise sanitaire majeure", a indiqué lors d'une conférence de presse à Bordeaux être toujours dans l'attente des notifications administratives nécessaires au lancement du plan d'abattage annoncé par la préfecture de région.
"On va nous laisser moins de temps pour faire les coupes que l'État n'en prend pour nous envoyer un courrier nous autorisant à les faire", a déploré Éric Dumontet, secrétaire général du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest.
"Il faut des procédures d'urgence. Si l'on applique le droit commun en période de crise, on est à côté de la plaque", a-t-il ajouté, fustigeant un "ministère hors-sol" et "muet" aux demandes d'indemnisation de la profession.
Le nématode du pin est un ver classé "organisme de quarantaine prioritaire" par la législation européenne et considéré par les autorités comme "une menace sanitaire majeure" pour les forêts de résineux.
Après avoir essaimé au Portugal puis en Espagne dans les années 2000, il a été détecté le 4 novembre à Seignosse dans les Landes, entraînant la mise sous cloche de 36.000 hectares de forêt.
Dans cette "zone tampon" d'une vingtaine de kilomètres de diamètre, l'exploitation forestière va être gelée pendant quatre ans, tandis qu'une soixantaine d'hectares de pins autour de chaque arbre infesté doivent être détruits et broyés d'ici le 31 décembre, selon l'arrêté préfectoral.
Le massif des Landes de Gascogne, qui couvre plus d'un million d'hectares dans les départements des Landes, de la Gironde et du Lot-et-Garonne, est composé à 75% de pins maritimes, dont dépend l'essentiel de l'industrie sylvicole locale.
La propagation du nématode serait une "catastrophe environnementale et économique" pour ce territoire et pourrait s'étendre "à l'ensemble de la forêt française", si "la lutte prévue" tarde à se mettre en place, a également mis en garde le président du syndicat, Nicolas Lafon.