"Brutalisation" du débat, "on ne coupe pas des têtes": des responsables écologistes, réunis vendredi à Strasbourg pour leurs journées parlementaires, ont marqué leur désaccord avec un tweet polémique de Jean-Luc Mélenchon évoquant la Révolution française avant la "marche" du 16 octobre.
"On ne coupe pas de têtes, on marche, on râle, on crie, on danse, on est joyeux aussi, par contre on ne coupe pas de têtes", a réagi la députée écologiste Sandrine Rousseau, interrogée par la presse sur des propos de l'ex-candidat Insoumis à la présidentielle.
Sur Twitter, M. Mélenchon a évoqué jeudi un épisode de la Révolution française en 1789, quand une marche de femmes vers Versailles avait abouti au retour contraint du roi Louis XVI et de sa famille dans la capitale. Elles ont ramené "le roi la reine et le dauphin de force à Paris sous contrôle populaire. Faites mieux le 16 octobre", avait écrit Jean-Luc Mélenchon.
"Il faut que le 16 octobre marque une opposition au gouvernement, parce que ce qu'il se passe à l'Assemblée est extrêmement grave", a estimé Sandrine Rousseau, faisant référence au projet de loi sur l'assurance chômage. Mais "On ne coupe pas des têtes, jamais, nulle part".
"Je pense que la brutalisation à ce point du débat politique, à la fin, ça ne sert que Marine Le Pen, ça ne sert pas à faire avancer nos propositions", a estimé de son côté l'ex-candidat Vert à la présidentielle, Yannick Jadot, à son arrivée vendredi à la réunion des sénateurs, députés et députés européens écologistes.
"Cela construit de la défiance avec la politique, on n'est pas dans une situation où on doit mettre la tête de nos dirigeants au bout d'une pique", a-t-il poursuivi, en estimant que le tweet du leader Insoumis relevait d'un "registre lexical" qui lui est "propre".
"Je ne partage pas ce qu'il dit, c'est une erreur, il faut plutôt mobiliser positivement les gens", a renchéri la députée écologiste Sabrina Sebaihi. "C'est du Jean-Luc Mélenchon pur jus. Ce qui est sûr c'est qu'on va faire une mobilisation pacifiste", a aussi dit sa collègue Sandra Regol.
Jeudi, le patron du PS Olivier Faure, allié comme les écologistes de La France insoumise (LFI) au sein de la Nupes, avait lui aussi déploré une "provocation", appelant M. Mélenchon à "faire mieux".
"C'est au parti socialiste de faire mieux car Jean-Luc Mélenchon n'a pas changé", lui a répliqué le socialiste et ancien ministre Stéphane le Foll, opposé à l'alliance de la Nupes et appelant le PS à "ne pas participer" à la marche du 16 octobre.
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