NDDL: Opération nettoyage de "la route des chicanes" amorcée, les médias écartés

L'opération de nettoyage de la route d'accès à la ZAD, baptisée "route des chicanes", réclamée par le gouvernement après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a été amorcée lundi, loin du regard des journalistes, tenus à l'écart.

Les accès à la route étaient tenus par quelques zadistes, qui filtraient les arrivées, alors que de nombreux volontaires affluaient vers le site de nettoyage en réponse à l'appel lancé par les militants antiaéroport samedi, a constaté une journaliste de l'AFP.

Selon des élus écologistes, ils étaient 400 lundi matin à participer au nettoyage. "Le tri sélectif fonctionne à fond: il y a une benne de bois, une de béton, une benne de pneus, une de chicanes. Les cabanes ont commencé à être démontées, une première caravane a été vidée totalement", a décrit Pascale Chiron, élue EELV de Nantes.

Les opérations de nettoyage se sont achevées lundi en fin de journée et devaient reprendre mardi matin. "Le gros du travail a été fait aujourd'hui (lundi, ndlr) mais on a encore un peu de boulot", a déclaré Vincent Delabouglise, membre du collectif d'organisations agricoles Copain 44.

Le nettoyage nécessitera "trois jours complets", selon Jean-Paul Naud, maire (sans étiquette) de Notre-Dame-des-Landes. "Il faut montrer sur cette première étape (la réouverture de la D281) qu'on est capable de s'entendre, de discuter ensemble", a-t-il souligné. "Après il y a la réfection complète de la voirie, la signalisation".

La route D821 a été fermée en 2013 par les autorités. Elle a été ensuite livrée aux ronces, obstruée par divers obstacles (pneus, épaves de véhicules, barricades en tous genres) et "gardée" quasiment en permanence depuis des cabanes et miradors.

"Cette route, elle est symbolique" et son interdiction par des chicanes "a été faite à un moment de lutte très forte pour empêcher la destruction du bocage", a expliqué Françoise Verchère, coprésidente du collectif Cedpa.

- Passages pour les tritons -

Des agriculteurs avec leurs tracteurs, souvent munis de remorques et de bennes, ont débuté le déblaiement. L'un d'entre eux, de la cabine de son "tracteur vigilant", explique: "On nettoie ce qu'on a été obligés de mettre en place pour arriver à nos fins".

De nombreux habitants des environs et des soutiens des opposants à l'aéroport se sont rendus également à pied vers le lieu de rendez-vous, transportant pelles et sacs poubelles, comme Alain, un riverain, bonnet sur la tête et pelle en main, "par solidarité et par volonté d'apaisement".

Un cortège en permanence sollicité par les caméras et micros des journalistes, parqués à l'entrée du site, dans un climat assez tendu, sous la bruine et le vent.

"C'est une opération collective. On a décidé de ne pas communiquer là-dessus, on vous demande de respecter ça", justifie Vincent Delabouglise. "Dès que les travaux seront finis ou bien avancés, on convoquera une conférence de presse".

Les opposants historiques de l'Acipa avaient annoncé la mise en place de ralentisseurs sur la route "pour que tou-te-s puissent y circuler tranquillement", dans un communiqué publié samedi. "Des voies de passage seront créées pour nos ami-e-s tritons, salamandres et autres habitant-e-s du bocage", avaient-ils ajouté.

Le gouvernement a sommé les opposants de rendre les routes bloquées à la libre circulation d'ici la fin de cette semaine, faute de quoi les forces de l'ordre s'en chargeraient.

Après le dégagement de la route, des travaux devraient y être effectués pendant "une dizaine de jours" avant qu'elle ne soit rouverte à la circulation, a indiqué la préfecture à l'AFP. La préfète Nicole Klein doit se rendre sur place en fin de semaine.

La décision de la rendre aux automobilistes a fait débat au sein du mouvement hétérogène des antiaéroport, les militants les plus radicaux voulant la maintenir sous leur contrôle.

En invitant ses sympathisants à lever les obstacles jonchant la route, l'Acipa n'a toutefois pas exclu de la refermer "si des menaces d'expulsion venaient à se concrétiser" contre les occupants de la ZAD.

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