NDDL: Nouvelle opération d'expulsion dans la ZAD

Une deuxième opération d'expulsion dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) visant une dizaine de "squats", lieux de vie des zadistes, a été lancée jeudi à 06H00 par les forces de l'ordre.

Tôt jeudi matin des grenades lacrymogènes étaient entendues et un hélicoptère survolait la zone, ont constaté des journalistes de l'AFP. Plusieurs barricades étaient en feu sur la départementale 81 qui traverse la ZAD, dont les accès étaient bouclés par les gendarmes.

Cette opération est lancée un peu plus d'un mois après les premières évacuations sur le site, initialement prévu pour un aéroport, auquel le gouvernement a renoncé en janvier après des décennies de controverses.

Cinq squats étaient ciblés jeudi matin dont "La Châteigne", "PuiPlu", "la Vosgerie" et "la Lande de Rohanne", tous à l'ouest de la D81. Environ 80 personnes faisaient face aux forces de l'ordre jeudi matin selon les gendarmes qui estiment à environ 200 le nombre d'opposants radicaux présents sur la ZAD sur un total de 400 personnes.

De nombreux tirs ont retenti sur le Chemin de Suez, au sud-ouest de la zone, où les gendarmes ont pris les manifestants en tenaille. Dans un champ, des opposants ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre tandis qu'en lisière de forêt de Rohanne, les gendarmes ont enchaîné sommations et tirs de grenades de désencerclement.

A "PuiPlu", a constaté l'AFP, un huissier de justice établissait peu avant 07H00 un inventaire du lieu de vie, vidé de ses occupants, répertoriant livres, gazinière ou poêle Godin, tandis qu'un huissier procédait aussi à sept expulsions à "La Châteigne", selon la gendarmerie.

- bulldozer et huissier -

Peu après 08h00 les cinq zones qui devaient être évacuées étaient sécurisées et les huissiers avaient terminé leurs constatations et procédures d'expulsion. Un calme relatif est revenu avant 09H00 sur la ZAD, marqué par quelques face à face et accrochages sporadiques entre opposants et gendarmes.

Dans un campement d'une dizaine de tentes, les gendarmes ont notamment découvert plusieurs bombes artisanales, a constaté l'AFP. Un bulldozer était en action Chemin de Suez pour dégager les barricades, reboucher les tranchées et ouvrir le passage aux engins de chantier afin de procéder à la destruction des squats.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, assure que les habitats visés sont ceux d'occupants qui "refusent toute discussion et rejettent l'idée d'occuper ces terres de façon légale". "Cette situation n'est pas acceptable dans un État de droit, pas plus que ne le sont le climat d'insécurité, les actes de vandalisme et les actions d'obstruction encore constatés sur le site ces dernières semaines", ajoute le ministre.

"Ceux dont le dossier a été accepté et ceux dont le dossier est en cours d'instruction" ne sont pas concernés par cette évacuation, a confirmé sur place le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale.

- "pas de surprise" -

"L'objectif pour nous, c'est que les choses se passent bien", a ajouté le patron de la gendarmerie qui a communiqué aux zadistes la liste des "squats" qui vont être évacués "de manière à ce qu'il n'y ait pas de surprise".

Il a précisé que 19 escadrons de gendarmerie, dont deux en réserve, étaient présents sur le secteur, soit 1.500 à 1.700 militaires.

Selon la gendarmerie une dizaine de squats au total seront évacués durant l'opération qui "va durer quelques jours".

Cette évacuation survient trois jours après l'annonce par le gouvernement d'une régularisation rapide d'une quinzaine de projets agricoles déposés par des occupants de la ZAD.

Des conventions d'occupation précaire (COP), prévues par le Code rural, seront signées "dans les prochains jours" par les porteurs de ces projets, avait précisé lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, à l'issue d'une réunion à Nantes sur l'avenir des terres de la ZAD.

Les projets retenus représentent environ 170 hectares de terres agricoles sur les 270 ha sur lesquelles des zadistes ont déposé des projets agricoles, avait indiqué la préfète de région, Nicole Klein.

Au total, le site comprend 1.650 hectares de terres agricoles et non agricoles.

Lors de l'opération d'expulsion qui avait eu lieu en avril, 29 habitats avaient été détruits sur les 97 que comptait la ZAD.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.