NDDL n'est "pas l'aéroport du XXIe siècle" (médiateurs)

Il existe une alternative au projet controversé de Notre-Dame-des-Landes, qui n'est "pas l'aéroport du XXIe siècle", estiment jeudi les médiateurs désignés par le gouvernement dans une interview à Ouest-France.

"La mission ne conteste pas le projet de transfert à Notre-Dame-des-Landes. Il n'est pas devenu mauvais alors qu'il était bon auparavant (...) C'est un aéroport pour le trafic low-cost, simple et efficace. Mais pas celui du XXIe siècle", disent les trois médiateurs au quotidien régional.

Selon leur rapport publié la semaine dernière, un transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, ou son maintien, avec un réaménagement, à Nantes-Atlantique, au sud de la ville, sont deux options "raisonnablement envisageables".

"Nous montrons qu'il y a une alternative à Notre-Dame-des-Landes, à savoir le réaménagement de Nantes-Atlantique, qui jusqu'ici n'avait été ni vraiment étudiée ni débattue sérieusement. Voilà ce qui a faussé le débat démocratique", soulignent-ils.

"Dès le débat public, en 2002, la question était mal posée. Centrée sur l'aéroport, alors que les questions d'urbanisme et d'aménagement du territoire étaient fondamentales", affirment les médiateurs.

Dans l'hypothèse où le gouvernement opterait pour un réaménagement de l'aéroport actuel, "le financement public serait a priori nettement moindre", disent-ils.

"Une fois la décision prise, nous espérons que l'apaisement sera là, et, dans les deux options, nous voyons assez mal les élus locaux, attachés au développement de leur territoire, ne pas participer d'une façon ou d'une autre", ajoutent-ils, alors que ces derniers refusent actuellement de financer un réaménagement de l'aéroport actuel.

"La décision relève du débat entre ce qui est légitime et ce qui est raisonnable", disent les médiateurs.

Le gouvernement a annoncé qu'il trancherait avant fin janvier entre la construction de NDDL et le réaménagement de Nantes-Atlantique.

Concernant la ZAD, "zone de non-droit" qui "n'aurait jamais dû exister", les médiateurs préconisent un "retour à l'État de droit", mais réfutent le terme d'"évacuation".

"Ce terme d'évacuation est simpliste et inadapté à la complexité de la ZAD, avec des personnes qui y vivent des activités", affirme l'ancienne préfète Anne Boquet.

"Le devenir de la ZAD exige d'être innovant en n'excluant personne, avec les agriculteurs historiques et les néo-ruraux qui se sont installés à cet endroit-là. Nous préconisons un système avec tous les organismes agricoles, un mécanisme de gouvernance pendant deux ou trois ans", ajoute l'ingénieur Michel Badré.