NDDL: les zadistes dénoncent le coût environnemental de l'opération d'expulsion

Les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont dénoncé mardi le coût environnemental "considérable" de l'opération d'expulsion menée par la gendarmerie, dont les grenades ont, selon eux, pollué l'eau et les prairies.

"L'herbe est empoisonnée, elle est jonchée de déchets plastiques. Le plastique est intégré dans le sol. Les fossés sont remplis de substances explosives. Ça a un impact environnemental considérable sur la qualité de l'eau", a pointé Jean-Marie, 36 ans, "naturaliste en lutte", au cours d'une conférence de presse sur la ZAD.

"On est en pleine période de nidification et de reproduction des animaux. L'opéra qui se déroule sous nos yeux, c'est le massacre du printemps", a-t-il ajouté.

Depuis le début des expulsions il y a deux semaines, quelque 2.500 gendarmes sont mobilisés sur la ZAD. Les forces de l'ordre ont essuyé cocktails Molotov, pierres ou bouteilles en verre, répliquant par le jet de 11.000 grenades, dont 10.000 lacrymogènes.

Romain, 38 ans, éleveur de brebis, a aussi témoigné de sa "difficulté quotidienne" à mener des activités agricoles, en raison des barrages de gendarmerie sur les routes de la zone.

"On ne peut pas amener du fumier sur nos parcelles. Nos clôtures sont coupées quotidiennement", a dit le jeune éleveur, dont le troupeau de 25 brebis pâture près de l'ancienne route des chicanes, non loin du lieu des affrontements.

"Toutes nos prairies ont été noyées de lacrymos. On va faire du foin pour donner à nos animaux. Je vais avoir du mal à manger ma propre viande cette année", a-t-il dit.

"On ne peut pas nous demander de monter des projets agricoles sur le papier et nous empêcher de les exercer sur le terrain", a ajouté cet habitant de la ZAD.

Les occupants de la ZAD, opposés au projet d'aéroport abandonné, avaient jusqu'à lundi à minuit pour déposer une fiche nominative présentant le projet agricole qu'ils entendent mettre en oeuvre, afin d'obtenir une régularisation de leur activité.

Dès vendredi, une délégation d'occupants avait déposé une quarantaine de projets à la préfecture de Loire-Atlantique, comme l'exigeait le gouvernement.